Le roman Djebel Amour de Frison Roche, relate
l'histoire vraie d'Aurélie Picard, jeune provinciale qui va voir
son destin bouleversé en 1870, par la rencontre de Si Ahmed Tidjani,
un prince magrébhin puissant, qui va tomber amoureux d'elle.
J'ai été littéralement transportée
en Algérie avec elle, sentant en moi les bienfaits de la
détermination de l'héroïne, une femme forte, qui sait ce qu'elle
veut, et sait tracer son chemin sans se retourner. Son énergie est
incroyable, car elle va fonder un palais, Kourdane, dans le désert
du Sahara. Palais qui existe encore...
Ma mère est pied noire, ayant vécu à
Affreville. Cela raisonne donc en moi avec une sensibilité
particulière. Aurélie traverse toutes les villes que ma mère a
évoqué devant moi petite : Affreville, Blida, Alger etc...
Elle apprend l'Arabe, et s'intègre à son nouveau pays, elle qui
vient directement de la région Bordelaise, d'un milieu
modeste,aînée, responsable qui prend en charge la maisonnée
entière, n'hésite pas une seconde quand l'opportunité de partir
loin à l'aventure se présente. Elle tombe amoureuse de Si Ahmed,
mais aussi et surtout des promesses de réalisation qu'il lui
apporte. Rien ne lui sera épargné, elle doit lutter pour être la
seule femme de son époux, apprend la langue arabe, s'habille et
mange à la mode du pays, et jour après jour, se bat pour préserver
sa confiance en elle, loin de tout ce qu'elle connait. Elle sera même
empoisonnée alors qu'elle est enceinte, et perdra son bébé, et ne
pourra plus en avoir. Mais loin d'elle toute idée de stérilité :
elle fait prospérer la dynastie des Tidjani, mieux qu'aucun prince ne
l'a fait précèdement. Elle a une main de fer,dans un physique de
longue blonde féminine. Elle semble perdre toute culpabilité et
avancer comme elle l'entend, acceptant l'autorité que demande son
rôle et l'attitude intraitable qu'elle doit en conséquent adopter.
D'autant que son époux se montre passif et peu dynamique, plus
enclin à se bâfrer (il finira obèse, avec un diabète très
avancé), mais ayant une véritable dévotion pour son épouse
chérie.
La lucidité d'Aurélie m'a frappée.
Elle ne se fait aucune illusion sur son mariage et leur passion,
passagère, sachant qu'il ne tient qu'à elle de le transformer en
amour et en respect, ce qu'elle fait, sans jamais se compromettre
outre mesure.
J'ai adoré le dépaysement que m'a procuré ce roman historique très documenté. Et c'est décidé, je vais aller voir ce qu'il reste de Kourdane ! Je sens qu'elle est de ma famille cette femme-là, peut être une ancêtre...
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