Les chaussures
italiennes d’Henning Mankell, 2006, 2009 pour la traduction française au
Seuil.
Oui : c’est du Mankell,
non : ce n’est pas un polar.
Un homme habite seul avec sa
chienne et sa chatte sur une petite île de Suède, ayant pour seule visite celle
du facteur en hydroglisseur, deux fois par semaine. Un beau jour, une femme
arrive dans la neige ; il la reconnaît : son amour de jeunesse. Elle
va lui révéler plusieurs choses, et un road trip va s’ensuivre.
L’immobilisme et le mouvement
font partie de la même respiration. La solitude et le partage familial. Le
froid glacial hivernal et la douceur d’une caravane chauffée. LA mort et la
joie de vivre. Ce balancement ténu imprègne chaque page de ce saisissant roman
sombre, qui nous captive par sa beauté. On est avec Fredrik (le héros, la
60aine, ancien médecin). On vit avec lui sur son île ; on sent même le
froid pénétrer nos membres. Puis on rentre dans la peau d’Harriet, et dans
celle de Louise. On comprend de manière intuitive chacun des personnages. Leur
quête à chacun, différente. Et pourtant si proche : toucher l’autre, lui
parler, partager, aimé, être aimé. Tout ne se résume qu’à cela : un
battement de cœur, qui s’ouvre après avoir été fermé si longtemps.
Le thème de la filiation domine, ce n’est pas pour rien que Mankell est célèbre aussi pour ses livres pour enfants (hormis le succès planétaire de ses polars noirs) : sa sensibilité nous donne envie de nous pelotonner sur une banquette devant le feu de cheminé, tout serré contre lui, contre Fredrik.
Le thème de la filiation domine, ce n’est pas pour rien que Mankell est célèbre aussi pour ses livres pour enfants (hormis le succès planétaire de ses polars noirs) : sa sensibilité nous donne envie de nous pelotonner sur une banquette devant le feu de cheminé, tout serré contre lui, contre Fredrik.
J’ai adoré. Et pour comprendre le titre ? un
indice : Fredrik se voit offrir en cadeau des chaussures faites sur
mesures par un grand maître, par quelqu’un qui tient a lui. Afin qu’il se sente
plus confortable, et les pieds sur terre ? à vous de voir. EM
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