Les obèses du
documentaire de Morgan Spurlock, Supersize
me (2004), restent imprimés dans ma
rétine comme le soleil quand on le fixe. Peut-on réellement s’enfiler 3 ou 4
gobelets de 2 litres
de coca par jour ? Et passer le reste de la journée à pisser… un full-time
job que d’être obèse !
Ce
documentaire est amusant, j’ai aimé son côté spontané et dynamique. Un pari fou
et en même temps parfaitement stupide, aux conséquences prévisibles, que se
lance ce trentenaire athlétique de New York, compagnon d’une chef
végétarienne : manger trois repas par jour chez Mac Donald pendant un mois
entier.
J’apprécie le côté militant du geste, qui ne
cherche pas à montrer autre chose qu’une évidence : cette malbouffe
empoisonne mortellement.
Spurlock,
réalisateur et protagoniste de son film, donne de sa personne, avec
concentration et détermination, sans jamais se départir de son humeur, et en
semblant se régaler par moment, ce qui est encore mieux ! Il devient
complètement accro à cette nourriture grasse et sucrée. Suivre le processus de
contamination du début à la fin est instructif, on ne peut nier
l’évidence : ce n’est pas la quantité qui fait grossir et dérègle le
corps, c’est le type d’ingrédients et leur capacité à rendre l’homme addict. Il
prendra 11 kg
en tout et aura des complications au niveau du foie. Sa constitution de base
est excellente : ses analyses sont celles d’un individu exceptionnellement
en forme, disent les trois médecins qui le suivent. Sa silhouette se
métamorphose en 15 jours : son ventre devient mou et flasque. Et surtout,
son humeur, son expression de visage, tout reflète l’apathie et la déprime. Il
a un regain d’énergie et de bonne humeur à chaque fois qu’il avale à nouveau un
hamburger, signe de la vraie addiction. Pourtant, une heure après l’ingestion,
il se sent fatigué et à nouveau, ressent la faim. Physiologiquement, rien de
plus simple : il fait grimper le taux de sucre dans son sang et a des pics
d’hypoglycémie.
Il explique à
la fin qu’il a mis 14 mois à se désintoxiquer et revenir à son poids normal.
Rendez vous compte ! Un enfant de deux ans à qui l’on donne du coca dans
le biberon, que l’on commence à gaver de cheese burger et de ketchup, ses
cellules sont tellement baignées là-dedans, comment serait-il possible qu’il
retrouve le goût originel de la nature ? Il est falsifié de l’intérieur,
son instinct détourné et intoxiqué.
Il prêche une
ultra convaincue, mais est utile. Profs, montrez le à vos élèves !
EM
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