jeudi 11 octobre 2012

TOMBOY


TOMBOY
De Céline Sciamma, 2011
J’ai beaucoup aimé !
On suit pas à pas un jeune garçon de dix ans, appelé Laure.
Le trouble de l’identité masculine ou féminine. Car Laure, nouvelle arrivée avec sa petite sœur dans une cité arborée, répond « oui » à la question « T’es nouveau ? », puis logiquement, à « comment tu t’appelles ? », improvise « Mickael ». Laure s’habille en garçon, porte les cheveux courts, et cela semble lui aller parfaitement. La petite Lisa tombe amoureuse de lui/elle,le mensonge s’enferre. Difficile de revenir en arrière.

La photo est sublime, les fonds aux couleurs douces, bleu garçon, rose fille, vert forêt, révèle l’aspect gracile des corps encore un peu dans l’enfance, qui s’allongent, étirés, secs, mais remplis d’une énergie vitale. L’essentiel se lit dans les yeux bleus délavés de Mickael, son torse aux seins pas encore développés, qu’il ose montrer nu, pour faire comme les autres, lors d’une partie de foot… les archétypes de la masculinité sont résumés de la manière la plus naïve : cracher par terre. Ceux de la féminité aussi : se maquiller outrageusement. Laure paraît totalement déguisée en robe. Elle est plus elle-même en short et débardeur, ses cheveux courts et son air renfrogné.  

C’est un superbe film sur les enfants, filmé à hauteur d’enfant, avec leurs mots à eux, à l’opposé d’un film populaire à la Choristes, où chaque dialogue est bien  léché et les sourires figés ; ici, place à la spontanéité, cueillie comme par enchantement, petit miracle de fraîcheur juvénile, qui nous ramène instinctivement à nos dix ans.

Avec la même boîte en cœur pour les premières quenottes…






Emilie Jullin

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