vendredi 26 avril 2013

EPISODE 24 : DU RECONFORT AVANT TOUTE CHOSE

    Ce périple en Californie, very On the road (Jack Kerouac), m'apporte beaucoup dans ma compréhension de la vie. Découvrir un monde si étranger à moi-même me questionne sur ce que je suis profondément, et me ramène à ma quête de la source de mon être.

                                       

    J'ai du mal à me sentir chez moi, dans cet univers si différent de ce que j'attendais... Plus que tout, le froid (fort relatif, mais pour la créature tropicale que je suis, c'est terriblement difficile). Chaque jour, un détail me rappelle à la France, et à mes racines familiales. J'ai envie de profiter de ceux qui me restent, car je me sens prête à prendre ce qui me convient, et à laisser le reste aux moineaux.

     J'étais si triste et perdue hier, que j'ai passé mon après-midi dans un café à pleurer toutes les larmes qui s'étaient accumulées en moi. Plusieurs litres d'énormes sanglots et un paquet de serviettes plus tard, je me sentais un peu mieux. J'ai respiré au téléphone avec an angel, una amiga, qui m'a dit : "dors, je veille sur toi. Je te prends dans mes bras, your head between my boobs, et tu n'as à te soucier de rien, je m'occupe de tout. Repose toi. Respire. Je veille sur tout. Ne te soucie de rien. Ne pense à rien, juste repose toi. Je suis là pour toi, quand tu veux, toujours disponible pour un câlin. Tu n'as qu'a demander, autant que tu veux..." Hmmmm, je ronronnais...
Cela m'a tant touché d'entendre ces mots, que je souhaitais entendre depuis si longtemps, que j'ai senti combien c'était légitime pour moi de me sentir sécurisée. Cela m'a donné juste les quelques minutes de confiance totale dont j'(avais besoin pour arrêter de m'inquiéter, et de stopper mon ultra vigilance, qui me tient en alerte depuis le début de mon trip. En général, ce sont les parents qui sécurisent quand nous sommes petits... Me sentir sans maison à moi est insécurisant, mais d'un autre côté, je découvre tant de choses. C'est précieux de se sentir sécure et enraciné dans la vie, cela sert d'appui pour tout ce que l'on entreprend. C'est si bon de le sentir à intervalles réguliers, par l'entremise d'un partenaire, d'une soeur, d'un ami, d'un inconnu !
J'ai finalement passé une soirée divine, entourée par l'amour des gens de Raven Haus. L'un d'entre eux, mon cousin de coeur (spontanément, nous nous sommes reconnus, il a des racines espagnoles, et m'est si familier), m'a dit : "Maybe your roots are just here, and you didn't see it ", me montrant une plante dans le jardin.


                                


     Je me suis couchée happy, comme relaxée et détendue. Me réveillant ce matin, tout était clair dans mon esprit. Oui, je suis déjà at home. My home is already there, because it's in my heart. J'ai senti en moi la véracité de ces mots, qui n'étaient que des mots la veille. Je sais aussi que j'ai besoin d'ancrer cette sensation en moi, et que c'est probablement la raison de mon envie de retour aux sources, pour m'en libérer et continuer ma route, librement, dans la créativité. La simple joie de sentir que je vis ma propre destinée ! 

    On s'apporte tant de bonne énergie, entre humains, on crée à chaque instant des interactions nouvelles et inspirantes. C'est infini et nous réserve toujours de merveilleuses surprises.

  Mon amie journaliste m'a donné le feed back de l'équipe du journal Sling Shot, quand à ma venue dans leur équipe, qui les a apparement motivé à le faire évoluer de manière plus spirituelle. Le fait que j'ai donné mes opinions librement sur les thèmes abordés et pointé du doigt que trop de classifications (comme anarchiste, féministe, libéral, etc..) enferme plus que cela n'ouvre sur le monde les a beaucoup touché, et que mon énergie positive les a rafraîchit (ma traduction littérale n'est peut être pas des plus brillantes).
Cela m'a remonté le moral et je me suis dit que parfois, on pense qu'on agit mal, qu'on ne vaut pas grand chose, alors qu'on apporte beaucoup à certains.

      Loin de tout mon univers familier, je me sens pourtant parfaitement à l'aise, avec les douze habitants de la Coop, qui m'accueille avec chaleur, me disant que je suis "part of the family now". Je me sens à l'aise avec chacun d'entre eux, et cette famille californienne restera dans mon coeur à jamais. Ils viennent de voter pour que je reste (tout procède par vote démocratique dans cette organisation), aussi longtemps que je le veux. It's so good, I feel gratefull to be able to follow this path to find my roots and my home, sometimes disturbing and uncomfortable, but always full of meetings with incredible inspiring people.

                                  



                                               



                                     

        Je suis déjà impatiente de les accueillir chez moi, en France, à la Réunion, whatever...  Ils viendront fabriquer de la bière et du Saké en Bourgogne, nous peindrons et écriront ensemble...

     Le dîner d'hier était une oeuvre d'art, des hamburgers sans viande. En fait, ils mangent de tout, et j'ai remarqué qu'ils mangent pas mal de viandes, mais pas pour les quatre dîners communs, car ils respectent les allergies et goûts de chacun, ce qui peut être un vrai casse tête, mais finalement la joie de faire plaisir au maximum l'emporte, et rend les choses faciles. On a passé la soirée à dorloter les poussins que Chandler élève ; c'était si apaisant de sentir ces petites boules de plumes qui s'apaisaient en se nichant dans nos cous.

     Je vais aller faire un gâteau au chocolat, en me laissant inspirer par les le jardin et les épices : ici, plus c'est délicat et particulier, plus cela a du succès. Anti-conformistes en matière de goûts culinaires, comme vestimentaires, sexuels ou artistiques... Tout est permis, tant que cela respecte la liberté des autres habitants. C'est un des meilleurs endroits où il m'a été donné de manger. D'ailleurs, nous avons lancé l'idée d'ouvrir  restaurant sauvage quelques soirs par semaine, comme cela se fait de plus en plus ici. 

                                                                                                                                   EM

SWEET PHILOSOPHIC CAKE FOR YOU !


Vide ton esprit de toutes pensées.
Laisse ton coeur être en paix.
Chaque entité de l'univers 
retourne à la source commune,
la source de la sérénité*.

Quand tu te déconnectes de cette source vitale,
tu te perds dans le chagrin, la confusion, le ressentiment.
Si tu réalises d'où tu viens et où tu vas, 
tu deviens naturellement tolérant, 
rempli d'amour et de confiance pour ce qui t'entoure,
puisque tu as réalisé que c'est une part de toi. 

Tu es le monde.
Il n'est pas une chose informe et bizarre, extérieure à toi.
Tu es une des cellules de ce monde,
respirant, vivant, mouvant, bougeant.

Le monde est un coeur géant qui bat au rythme des cycles et des saisons;  
et nous en sommes les feuilles de l'arbre, tombant à l'automne, 
pour renaître sans cesse au printemps.
Accepter les cycles, les naissances et les morts multiples qui jalonnent notre vie,
les changements, comme le vieillissement, 
c'est accepter le PRINCIPE de la VIE-même.

Alors souffle tes bougies avec gratitude, car tu es vivant.
N'aie pas peur du changement, c'est la vie-même. 

Fais ce que BON te semble
Suis tes intuitions, tes désirs, surtout les plus fous.
N'écoute pas la voix de la peur, qui parle au travers des lois rigides, de la violence et de la frustration.
Au contraire, en te libérant du jugement d'autrui, tu les libéreras aussi.
Peut-être comprendront-ils que ton épanouissement n'est pas un ennemi à combattre,
que tu fais partie d'eux, 
et ton bonheur simple les inspirera à aller vers la vie. 

Sois le prophète de ton propre bonheur, 
répands la joie et la compréhension autour de toi, 
elle te sera rendue au centuple.

Pleure, ris, fâche-toi, sois jaloux, bruyant, timide, perdu, amoureux, dépité...
laisse la vie courir en toi. 

En étant toi-même avec sincérité, 
tu honores le monde autour de toi au-delà de ce que tu peux imaginer.


Baked Good
Celui-là, il est pour toi !




                                                                                                                                               EM 


Berkeley, CA, thursday 25th of march 2013,
Written at Sweet Adeline's bakery, a inspiring place
where people spreads happiness with delicious cakes.









* Les premières lignes sont une libre adaptation du Tao Te Ching, verset 16.


lundi 22 avril 2013

EPISODE 23 : RAVEN HAUS

     Hier, j'ai eu la joie de déménager de Bisounours City à Berkeley, dans une fameuse Coop (Cooperative shared house, une colocation ). I live in the cupboard now ! Waow ! Et les vélos ont des licornes sur le guidon (ou recouverts de moumoute rose, au choix)

Les vélos sont décorés

     On ne pouvait pas faire plus contrasté, et révèlent une certaine schizophrénie des Etats-Unis, pour moi. Tant de différences d'un état à l'autre, et même au sein d'un seul état, je n'avais jamais vu ça. Il semblerait bien, que plus il y a de lois et de contrôles, plus la dissidence est forte. Voilà pourquoi la contre culture ici, est plus forte qu'en Europe, comme si les règles à transgresser étaient plus nombreuses... Je suis dans le berceau de la Beat Generation, et je peux vous assurer que c'est palpable. 
A Bisounours city, le ton est policé, très conventionnel, chacun a un jardin impeccable devant sa maison, chacun surveillant son voisin pour vérifier que son jardin a bien été tondu.

Big Brother is watching you

A Berkeley ? ça serait plutôt : FREEDOM et libre expression :


Oeuvre d'un des résidents
                                                   
     A Raven Haus : naturisme libre dans la maison et le jardin, non épilée (TRES impressionnant, moi qui ne suis pas une férue du rasoir, là j'ai trouvé mes maîtres ! ). Il y règne une liberté douce, faite d'acceptation de ce qui est, du corps dans son état naturel, et du respect de l'autre pour ce qu'il est. 

Projet de déplacement des toilettes des chats en  cours  dans une des salles de bain !
Ils ne manquent pas d'humour, dans cette maison.
                                                     
          Le repas hier soir m'a encore ébloui : au milieu des locataires se déguisant pour une soirée d'anniversaire, certains épluchent des légumes, tandis que d'autres sont nus dans le salon et s'entraident pour enfiler des robes à corsets des années 20. Un repas divin a miraculeusement apparu sur la table, autour de laquelle nous étions bien 12 au moins, paella végétarienne, potirons et noix rôties au four, chou fleur et carottes en salade, champignons frais dans une crème de soja au poivre vert... Tout est bio, vegan, et très sain, ce qui est très agréable, et évite les tentations habituelles de junk food.
     L'un a lancé la joke de réciter un bénédicité, et à simplement dit la belle chose qui lui était arrivée pendant la semaine. A suivi un tour de table, où chacun s'est exprimé. Tout est fait sur le ton du jeu, dans cette coloc. Ils ne se prennent pas au sérieux, et j'aime ça.  J'ai lancé un french toast (on a trinqué, quoi) : to the beautiful day who will never happen again ! Ils ont adoré (à moins que ce ne soit l'effet de cette incroyable machine : The Vaporizor ).
Cette machine permet de fumer un joint sans fumée toxique, en remplissant une poche plastique de la substance de THC pure, sans les goudrons. Oakland est réputé pour sa libéralisation du cannabis, chacun peut se faire prescrire de la marijuana par son médecin, pour les insomnies, le stress, les manques d'appétit dûs aux chimiothérapies, etc... que l'on va acheter dans une pharmacie, en choisissant quel type d'herbe on désire... Comme à Amsterdam.

Tant de contrastes ont de quoi bouleverser un peu la Miss Butterfly que je suis, mais j'ai décidé de suivre ce que les papillons me montrent... Au moment où j'écris cela, je vois un papillon blanc derrière le grillage de la cage à poule... je pense "zut, il est prisonnier", mais en fait, il passe à travers le grillage, et continue sa route... Bon présage ? Ils guident mon chemin quand je suis sur la bonne voie. A Bisounours City, je n'en ai jamais vu un, sauf dans la montagne.

                               

       Dans ma "chambre" à Raven Haus, la première chose que je vois, et cela a de quoi me frapper, c'est une carte du métro New Yorkais. J'ai l'impression depuis le début de ce voyage en Californie, que TOUT m'appelle ailleurs. New York est pour moi un des meilleurs souvenirs que j'ai, comme une impression d'être chez moi, dans une atmosphère vibrante de créativité, où tout me semble simple et familier. Ici, je suis sans cesse surprise, comme étonnée par ce que je vois, et que je ne saisis pas vraiment... Ce n'est pas chez moi, ici. 

Le chat de la maison se sent absolument chez lui, je présume
                                         
           Ce fut d'ailleurs la question du tour de table hier soir, j'ai demandé : what is home ?
To feel at home, c'est plus qu'un lieu, c'est une sensation difficilement définissable par les mots, c'est se sentir libre d'être soi même, c'est vivre avec une communauté dont on partage la vision de la vie, c'est une sensation située dans le coeur, plus que tout. That's the core of my trip... (j'ai écrit tripe !). C'est la motivation principale de mon voyage, et ce depuis quelques mois... Je suis sur la voie de mon chez moi, je suis le flot, sans faire intervenir mon raisonnement, c'est une sorte de voyage initiatique dans lequel je découvre les "homes" de différentes personnes. Je me sens parfois accueillie chaleureusement, comme ici, à Raven Haus, où les 11 habitants ont tous voté favorablement pour ma venue chez eux (à condition que je leur cuisine repas français !) et m'entourent de leurs bonnes ondes... je me sens vraiment bien avec eux, et deviens amie avec la plupart, qui veulent tous venir me voir en France.

Mon spot dans le jardin


         On passe sa vie à rentrer chez soi, n'est-ce pas ?
Le propriétaire du café Jumpin' Java, où je suis en train d'écrire, vient de me raconter cette annecdote : aux USA, les frites s'appellent des French fries. En 2003, elles ont été renommées Freedom fries dans plusieurs bars et restaurants, depuis que la France a refusé de voter pour l'invasion de l'Iraq par les forces armées américaines. Evidemment, les restaurants de Berkeley ont tous adopté le code, sans doute peu suivi dans des états plus conservateurs. La France garde son image de révolutionnaires prêts à s'insurger si la liberté est bafouée. Liberté Egalité Fraternité. It sounds GOOD, actually ! je remplacerais fraternité par LOVE, mais l'idée est la même.

                                                                                                                                EM


jeudi 18 avril 2013

EPISODE 22 : TE LAISSE PAS FAIRE !

    Aux Etats Unis, une certaine propension à exagérer les choses (la légendaire tournure emphatique américaine : it's crasy wonderful ! Or soooo terribly boring !), puis à faire des procès pour tout et n'importe quoi, rend les gens paranos, nerveux, suspicieux. Je me suis même demandée s'il y avait des caméras cachées dans l'appartement, et si oui, je pense que mes danses africaines nue dans le salon, ont du être fort appréciées à l'autre bout du monde. Mais ne nous emballons pas, que diable !

    Peut-on sérieusement se forcer à être autre chose que soi-même ? Et pour quel résultat ? IL EST IMPOSSIBLE D'ÊTRE AUTRE CHOSE QUE CE QUE L'ON EST. Face à un quelqu'un de très contrôlant et qui ne fait pas confiance, on aura toujours tort, et d'autant plus quand on essaie de faire de son mieux. Dont acte : FAIS CE QUE TU VEUX, de toute façon, il n'y a pas grand chose qui convienne à ce genre de personnalité, le mieux est qu'elle fasse tout elle-même.

Je sais qui je suis
Grâce à mon gobelet, les gens connaissent mon prénom
Oui, aux USA, on note votre prénom sur votre gobelet, un bon moyen pour  connaître les noms des gens  avec qui on ne parle pas au café.

2. Une fois qu'on a accepté de prendre le risque de déplaire, d'être jugé, TOUT s'éclaire, et devient plus fluide. On est  SOI, tout simplement. Et quand on fait de son mieux, ON SE SENT BIEN avec soi-même.

3. Comment résister aux attaques d'une personne avec laquelle on interagit, et qui tente son possible pour nous culpabiliser de tous les maux qui lui arrivent ?
         - ne pas rentrer dans le jeu, prendre du recul. 
      -  réaliser que ce n'est pas grave ! Avoir de l'humour, ça sauve la vie. Rigoler un peu n'a jamais tué personne, non ?! Être gai et léger, c'est une qualité, alors ne te laisse pas envahir par la négativité de l'autre, qui va essayer de te culpabiliser d'être égoïste ou de faire l'autruche.
       - ressens ta force et ton propre pouvoir :c'est ce qui détermine les limites invisibles qui te définissent. La meilleure des protections, bien mieux qu'une bombe lacrymo dans le sac à main, ou un gun sous l'oreiller.
      -  Si l'on est fâché, on peut CRIER, HURLER, COURIR dans la forêt, FAIRE des pompes, que sais je.. ? Ce qui  défoule, tout en laissant circuler cette énergie de CALI, située dans le ventre et les 2 premiers chakras, elle nous fait nous SENTIR PUISSANT. 
   -  Sentir que l'on est prêt à se défendre, car on est son meilleur ami, on s'aime, on sait s'occuper de soi, comme un bon parent. Non mais, et puis quoi, encore ?! On sert les poings, on est prêt à frapper, on le sent, on le visualise, on n'a rien à perdre, surtout pas notre dignité ! Mais je vous le dis, frapper, la plupart du temps, est inutile, et fais mal aux mains. Il est bien meilleur de dépasser la situation et sentir sa propre force, nous permettant de déplacer des montagnes .En profiter pour accomplir quelque chose qui nous tient à coeur. 


4. Tu es le professeur qui donne une leçon. Tu apprends quelque chose à l'autre, en refusant qu'il te "maltraite". Tu lui montre un chemin qu'il ne connait peut-être pas encore, et auquel un jour, dans une situation similaire, il repensera. Tu lui apprends aussi à se respecter, car ne pas respecter l'autre arrive à ceux qui ne se respectent pas eux-même. 

      Je suis rentrée de ma balade matinale remontée, énergisée, apaisée totalement par la justesse de ma colère. En passant devant la porte de la voisine, je lui ai jeté la belle fleur orange de la montagne, qui était dans mes cheveux, sans réfléchir, hop, comme ça, avec un grand sourire intérieur. Elle est tombée joliment sur son paillasson, en signe de paix.

     Faites comme moi, lancez des fleurs, c'est une arme impitoyable, aucune méchanceté n'y résiste !

                                                                                                                                               EM


mercredi 17 avril 2013

EPISODE 21 : A LA DECOUVERTE DE SANTA CRUZ

        J'ai eu une courte épiphanie hier, faisant une course dans la Baie des Casse-Noisettes, car une chanson m'a transporté ailleurs ! Tout s'est reconnecté en moi en trois secondes : livres, littératures, arts, écrire, créer, respirer : sourire ! Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii..... I was born for that and it s not going to change, SO. Je suis rentrée à l'appart pour écrire, un peu plus centrée. L'équilibre est précaire pour moi, ici. Je serai contente de quitter cette ville, mais j'ai décidé de me la jouer tranquille et de profiter au mieux des rares trucs que j'apprécie ici. Je passe mon temps dans les montagnes, et puis au Starbuck pour écrire (et dans la baignoire, avec ma panoplie d'huiles essentielles. ESSENTIEL !
Je cherche partout le titre de cette magic song, impossible à trouver. Je la chante dans mon rêve de cette nuit, puis au lever.

                                           
                                       

             Je décide d'explorer Santa Cruz, today. Situé au Sud d'Oakland, sur la côte, environné par de sublimes riantes et vertes montagnes. La ville, petite, me plaît. Très hipster de prime abord, très cool. Je m'arrête dans un café appelé The Verve, et c'est CETTE CHANSON qu'ils passent, celle que je cherchais! Le serveur me donne mon mocha au soy milk, et le nom du groupe : The Vampire Week End.


                                       

Special for U today, a minute of PURE HAPPINESS and JOY (surtout si vous pensez à zapper la pub).
La chanson :
ttp://www.youtube.com/watch?v=ZhdqfX44zUM


Santa Cruz, c'est ici :

                                             Voir la carte topographique des États-Unis

     L'émigration italienne, portugaise et anglaise y fut très forte, et donne un charme européen à la ville. Elle a une étiquette de ville activiste, et les premiers détails que je remarque sont : les gens amènent leur propre mug chez Starbuck (indice de la conscience écologique), il y a des clodos (homeless) partout, qui jouent de la guitare et ont plutôt l'air de vivre en bande, assez heureux.

                                           


             Tout résonne plus original et arty : la façon dont les gens sont fringués (original et très stylés, ça change des blondes en short et cheveux lisse, ou des babos de SF), les vitrines des boutiques sont des oeuvres d'art, des kiosques de healthy food un peu partout, de supers bars et restaus et trois ciné d'art et d'essai sur mon chemin. Conscience politique évidente. Amour de l'art et de l'expression personnelle.






         Qu'est-ce qui fait qu'un lieu nous plaît ? Nous touche ?
Pour moi, l'atmosphère change TOUT. Je ne suis plus dans un autre monde aujourd'hui, je suis dans le mien. Welcome back Em. Je ne sais pas si je vais rester ici. Je suivrais le flow, si une opportunité apparaît, j'irais.J'ai décidé de ne plus forcer, les choses qui doivent arriver, de toute façon, elles arrivent, n'est-ce pas ? J'aime que tout soit possible, car tout reste ouvert.
Pour l'instant, je vais RESPIRER le bon air arty de Santa Cruz.
                                                                                                                                         M





TRY AGAIN...

"TRY AGAIN. FAIL AGAIN. FAIL BETTER".
Samuel Beckett.
OUI.
J'ai une foi infinie en l'importance de faire ce qu'il nous semble juste de faire.
Tu fais des bouquets de fleurs au lieu de reprendre l'étude notariale de papa ? Great !
Tu te vois avocate, parlant avec feu dans ta robe noire ? GO for it ! 
Tu écris des chansons, mais n'ose pas les chanter à un public ? Start one day, even in front of your sister. 

Commence par une toute petite action, mais START. Choisis UNE chose. Et fais la.





      Quand j'ai réalisé que la chose que j'aime faire et qui m'est la plus naturelle du MONDE était d'exprimer ma vision par des mots, à l'oral ou à l'écrit, et bien j'ai commencé.
Un article pour un journal culturel. Puis plein, pendant trois ans.
Puis, j'ai senti que ce que j'aimais, c'est écrire sans commande, laisser la voix en moi s'exprimer au travers de ma main qui court sur le papier sans chercher à me corriger, juste à laisser le flot couler. Comme une inspiration venue de très loin, que je ne contrôle pas, et que je n'ai nulle envie de réfréner. 
Alors, j'ai décidé d'écrire un roman, du début à la fin. And I did it ! J'étais très heureuse d'avoir quelque chose de terminé, car j'ai pu l'envoyer à un agent littéraire pour avoir son avis. Et cela m'a comme libérée.
Le plus important pour moi ? Le partage de ce que j'écris avec les autres. 
Avec vous, tiens !


                                                                                                                                                      EM


samedi 13 avril 2013

PORTLANDIA, série américaine déjantée



        Petit coup de coeur pour l'esprit complètement barré de cette série, se situant à Portland, Oregon, une ville américaine a la philosophie spéciale, plutôt alternative, créée et jouée par un couple de comédiens qui n'a peur de rien. C'est surréaliste et l'humour tient dans l'absurdité des situations, toujours justement observées des habitudes américaines. ça ne se prend pas au sérieux... Plein de saynètes s'enchaînent, entre le vendeur gay et la vendeuse de la librairie féministe, tous deux psychopathes avec leurs clientes ; au couple qui commande du poulet au restau, mais veulent connaître la vie entière de l'animal, afin d'être sur qu'il a été bien traité, et cela dérape : ils se retrouvent à visiter la ferme puis a devenir des adeptes du fermier, guru new age!!! Bref, Parangons d'une autre Amérique, moins centrée sur le consumérisme et l'argent, plus cynique et critique,  et de vous télétransporter à Portland, jetez un oeil, ça vaut la peine, et c'est A mourir de rire !

    Un bémol tout de même dans l'aspect récupération commerciale de cette manière de vivre, car finalement, leur site est promotionne par des marques de fast food sans aucune éthique : cherchez l'erreur...

http://www.ifc.com/back-to-portlandia/#welcome


                                                                                                                                               EM

EPISODE 20 : THE MAGIC HOUSE OU LA COMMUNAUTE DE BERKELEY

             Faisant dorénavant partie de l'équipe de rédacteurs de Sling Shot, le journal activiste que j'ai découvert à Berkeley, j'ai passé la journée d'hier à travailler là-bas, sur la traduction d'un philosophe français et de son ouvrage Eloge de la démotivation, et sur mon nouvel article, traitant du mode de vie moderne qui déconnecte les gens d'eux mêmes.  Et ici, c'est FLAGRANT.

       J'ai pu enfin découvrir de l'intérieur la vie "alternative" californienne, en me liant d'amitié avec les onze locataires de la maison en bois traditionnelle dans laquelle habite l'amie journaliste avec qui je travaille. Ces maisons sont superbes, avec un jardin, et beaucoup sont habitées en collocation, sous forme communautaire. La nourriture est souvent achetée en commun, dans des coopératives biologiques, les loyers sont modestes : 300 à 1000 dollars pour une chambre, les repas sont pris en commun au moins la moitié du temps, une ambiance créative folle et démesurée habite le lieu. J'en ai visité plusieurs afin de trouver une chambre, je ne sais pas encore si j'ai envie de rester là, car il fait très frais à Berkeley. Je précise qu'un loyer normal pour un petit appartement à San Francisco ou à Berkeley, est de 2000 à 3000 dollars.

      Je passe donc d'un univers à son opposé, c'est totalement schizophrénique !

     De l'appartement impeccable, au confort matériel évident, sans une mouche qui vole, à une énorme maison fourmillante d'activités et de travaux picturaux en cours de réalisation, il y a UN MONDE... J'ai eu envie d'observer chaque objet comme si j'étais dans une installation d'art moderne, intriguée par les nombreuses portes et corridors cachés...  un film étrange, un univers parallèle... à des années lumières de Bisounours City et de ses habitants... à quinze minutes seulement
.
      Immédiatement, je sens qu'il y a de quoi faire un reportage photo, tant cette maison est représentative de la contre culture américaine, telle qu'on la trouve à Berkeley, Oakland, San Francisco, San Diego, Portland et de l'autre côté à New York. Mon amie journaliste a été ravie que je photographie sa demeure, dans laquelle elle dit se sentir en famille, beaucoup mieux, même ! Cela permet à tous ces jeunes entre 20 et 40 ans, de se loger à prix décents et de réinventer un autre type de cellule familiale. Ils sont étudiants (en danse contemporaine, socio, math, cinéma, littérature), travaillent dans le milieu social, prof, infirmier, diététicien ayurvédique, journaliste, ou en recherche de travail. Chacun est musicien ou plasticien, ou artiste... et expos, représentations, lectures, concerts, ont lieu ici, entre eux ou en invitant du monde. Toutefois, j'ai senti un respect de la tranquillité de chacun, et nous avons passé l'après midi à rédiger un article sans être dérangées. Je découvre que certaines chambres sont TRES sommaires, remettant en question toutes les idées que nous avons sur les américains, véhiculées par la TV...  Mais je vous laisse découvrir...

THE MAGIC HOUSE IN BERKELEY

                           
Le porche d'entrée, typique, sur lequel on se pose tranquillement en fin d'après midi, pour profiter du soleil, comme les voisins...
Vous voulez rentrer avec moi à l'intérieur ? attention, on pénètre dans une autre dimension...


Dès l'entrée, le ton est donné : ici, on JOUE. La collection de déguisements le prouve, ils adorent improviser des soirées à thème.
                         

Le premier salon
                                   

Et le deuxième salon : j'adore l'installation avec un vieux Leica sur la cheminée, digne des Surréalistes

Les détails au dessus des portes accrochent mon regard.

La 2ème cuisine, au premier étage, permettant de ne pas se marcher dessus.

La cuisine, où Dani prépare le repas pour les douze de ce soir, car quatre fois par semaine, ils font un roulement pour la préparation, puis partage le dîner ensemble. C'est une ambiance très cool et ouverte, où chacun se sert, puis lave son bol. Un vrai moment de partage joyeux et animé. J'aime cette liberté. Les repas sont VEGAN ( végétaliens) et respectent les allergies de chacun. Et vous savez quoi ? On a mangé DIVINEMENT BIEN hier. Bananes vertes frites, soupe, chou fleur rôti,  tempeh en curry avec du riz, sangria à la fraise.


Le BAKYARD, ou jardin donnant sur l'arrière. Typique, chaque maison de ville cache cette merveille, où poussent souvent des beaux légumes bio. Des cages à poules au fond, ainsi qu'un studio de musique avec un piano.



J'ai l'énorme surprise de découvrir que mon amie habite sous l'escalier, dans un placard. Le loyer est ridiculement bas, et cela lui permet de profiter de cette maison à moindre coût.

Elle me confie que je suis une des rares à rentrer dans sa tanière, car elle est très pudique. Je suis honorée de sa confiance, et épatée que l'on puisse VIVRE dans si peu d'espace. Il y a de la place pour un petit matelas, ainsi que ses vêtements accrochés au plafond. Vraiment très impressionnant. Elle a peint les murs de doux dessins poétiques.
 Elle a heureusement un espace bureau à l'extérieur, qui lui sert d'espace de travail.
Un des locataires avec sa collection d'instruments au mur. Sa chambre est vaste et confortable, le prix est calculé au prorata de la surface, de manière équitable.



Le deuxième étage... les lustres et l'architecture victorienne contrastent avec le côté arty...



Le salon rose.



Qui donne sur une petite porte magique... On monte l'étroit escalier ? C'est celui du lapin dans Alice au Pays des Merveilles, j'ai l'impression...
Et là : waow. Un vrai repère de pirates. Les cloisons sont faites de tentures indiennes, et tenez vous bien 5 personnes habitent in the attic (le GRENIER ). L'intimité ne doit pas être facile à trouver, mais apparemment, ils se débrouillent. 
                                       

On redescend par cet escalier rose, dans la cuisine rose !



La cerise sur le gâteau :
de la fenêtre, je découvre, amusée, que certaines se font des bains de soleil, tranquilles, à poil dans le jardin. C'est TRES Berkeley, et la philosophie de la maison est  claire : LIBERTAIRE. Naturistes, gay, hétéros, poly amoureux... Chacun est libre et le revendique avec fierté, sans aucun prosélytisme



Bon, voilà, j'espère vous avoir transmis un peu de mon enchantement...
Je suis sur la bonne voie ici... celle de la contre culture américaine, qui questionne l'american way of life basée sur le consumérisme sensé rendre heureux.
Et moi je suis HEUREUSE d'écrire là dessus, cela me passionne, et j'ai l'impression que la vie me fait le cadeau de vivre.. plusieurs vies ?!




                                                                                                                                            EM







vendredi 12 avril 2013

EPISODE 19 : COMMENT SORTIR DU GOUFFRE ?

    Ce vortex de vide et de peine immense qui m'a frappé de plein fouet dès la première seconde ici, dans la Baie des Casse-Noisette, je viens à peine d'en sortir. Comme lorsque l'on a un énorme mal de ventre, qui nous tord en deux et nous donne des sueurs froides, et bien, c'est seulement quand c'est terminé que l'on réalise à quel point c'est bon de se sentir bien. Là, j'apprécie la vie à nouveau. Bien sûr, beaucoup de paramètres rentrent en compte, qui sont indépendants du lieu. Mais ce passage éprouvant m'a laissé un cadeau sans prix : j'ai pu faire face à des choses qui m'entravaient, que j'avais mises de côté en partant à La Réunion, et que je suis assez forte aujourd'hui pour observer et accepter. En fait, j'ai ressenti ce que j'avais commencé à ressentir lors de ma session de Vipassana (méditation de 10 jours dans un temple boudhiste en Thailande, en silence total, sans livre et musique, un nettoyage au karcher pour les modernes que nous sommes, que j'avais trouvé bien rude). Et bien là, cela fut pour moi bien plus dur que Vipassana, mais le fait d'avoir tenu bon, m'a permis ENFIN de surmonter une peur IMMENSE que j'avais en moi ! Alléluia ! Je suis tellement contente, c'est comme quand j'ai eu mon bac ! Done ! C'est fait ! Je crois que c'est ainsi que l'on avance dans la vie (je veux dire, autrement qu'en gravissant les échelons de l'entreprise ou avoir une voiture de plus en plus grosse !). J'ai découvert un secret en moi (que je garderais bien secret !), qui est mon trésor, et me rend heureuse car je me sens complète avec cela. J'ai pris des décisions importantes et me suis engagée dans des choses qui me faisaient envie depuis toujours, mais que je n'osais pas réaliser. 

    Comment sort-on du gouffre ? C'est en m'observant avec soin et en notant les faits, que j'ai compris cela : la première chose à faire, lorsque l'on se sent mal, sans énergie, lymphatique, déprimé, fatigué, triste, désespéré, c'est de se poser la question suivante : " Qu'est-ce que j'ai toléré depuis sans doute trop longtemps pour me déséquilibrer ainsi ? ". Quelque chose qui ne me convenait pas, et cette contradiction à l'intérieur de moi entre ma raison (mais je DOIS le faire, je ne peux PAS faire autrement !) et mon désir vrai ( fais quelque chose qui te convient ) prend TANT d'énergie ! 
       Rappelez vous TOUJOURS ceci : 
même quand on se sent bien, que tout est parfaitement aligné dans notre vie, on doit CONTINUER à évoluer, bouger, et entendre ce qui nous attire. C'est ainsi que l'on KEEP IN TRACK. 
     Les rectifications de trajectoires, les mises au points avec notre entourage, avec nous-même, font parties de notre bien-être, et parfois, c'est juste une toute petite chose à dire à notre collègue, une chose à laquelle on pense presque tous les jours en arrivant au bureau ; on se dit que cela ne vaut pas la peine de risquer un conflit, alors qu'une fois cette chose dite, on se sent en meilleure forme, libéré, ressourcé, et les choses bougent. Pour le mieux.

                                                                                                                        EMILIE

Ps : Partager son désespoir avec des gens permet de le dépasser, quand ce sont les mots du coeur, alors cela guérit des deux côtés. Le désespoir permet l'humilité du message, et c'est ainsi que l'on peut vraiment partager, pas seulement pour déverser sa peine sans attendre que l'autre éponge tout. On partage car on se sent en lien avec l'autre, c'est cela qui nous reconnecte avec nous-même.


mercredi 10 avril 2013

EPISODE 18 : FAIS TOI CONFIANCE


          Le petit monsieur assis à côté de moi sur la « Shopping Plazza »- oui, cette ville toute artificielle qui diffuse de la musique de supermarché à toute heure du jour, possède en son centre un bijou de kistchitude : une petite fontaine avec des fleurs, très « dolce vita »... Mais aujourd'hui, tout est beau, je pardonne sa faute de goût au Dieu qui a créé cela, et suis contente que cela plaise à tant de monde : au moins, ça existe pour une bonne raison ! J'y suis assise au soleil. A ma droite, ce monsieur, 70 ans à vue de nez, peut être un peu moins. Mince, une casquette de papi, il a l'air bon. Un peu seul... Qu'attend-t-il, ici ?Il n'y a rien pour lui, nous sommes environnés de Sephora, d'un magasin de lingerie et d'autres boutiques de chaussures de luxe. Lui, on le définirait par le contraire de clinquant. Il a l'air si vulnérable et différent, posé là, dans cette « Shopping Plazza », où des écriteaux nous font la joie de nous annoncer que des « valets » sont là pour aller garer nos voitures (pour 7 dollars). Alléluia, Dieu est bon, il a décidé de garer nos voitures pour nous.
Ce monsieur, j'ai l'impression qu'il a conscience, que sa vie est derrière lui. Le monde manque tellement de sens ici, que l'on ne devrait pas avoir de questionnement métaphysique, sous peine de constat d'absurdité, ai-je envie de le rassurer. Son regard est plus profond que toutes ses vitrines étincelantes.


    Je sens qu'il m'observe discrètement, tandis que j'étends mes jambes sur le banc en pierre, et bois mon cappuccino. Il a l'air content que je sois là. Une bonne compagnie, en somme. Et en une seconde, mon cœur est envahi d'amour. Je me,sens proche de lui, sans même que nous ayons besoin de parler. Il est là, je suis là. Et c'est un moment parfait, où tout s'arrête. Je suis juste touchée par sa présence d'être humain. Il se lève et part vers son destin. Je pense qu'il rejoint sa fille et sa petite fille, que je vois au loin. J'aime bien cette famille, très humble, un peu à l'opposé de ces belles jeunes femmes toutes blondes aux cheveux longs, ultra minces et apprêtées, avec des talons et des sac de marque, de grosses lunettes de soleil et des paquets plein les bras, parlant si haut qu'elles couvrent la musique italienne.

     Mue par je ne sais quelle impulsion, je me dirige vers une boutique appelée « Au charme de Paris », un concentré de nappes provençales et d'assiettes bretonnes, assortie de torchons ornés de Tour Eiffel, de plaque de rues Parisiennes, et bien sûr Edith Piaf en fond sonore … Je sympathise immédiatement avec la vendeuse et propriétaire de la boutique, Nassima, algérienne vivant depuis vingt ans aux Etats-Unis. Je n'aurais jamais cru possible de parler de la guerre d'Algérie, de l'origine des pieds noirs, qui sont ils, d'où viennent-ils etc... ici... Ma mère était pied noir d'Algérie, et cela me parle si profondément... Elle savait tellement de choses, cette femme. Elle m'a répété plusieurs fois : fais ce qui te plaît dans la vie, you can do it ! Elle m'a offert un café, puis la carte ravissante que je voulais acheter, deux chats s'embrassant au clair de lune, me disant : celle là, garde la, ne l'envoie pas, elle est pour toi. « Chavalentin ».
Oh, comme c'est bon d'être reconnectée avec la magie de la vie! Discuter avec cette inconnue de l'importance des racines familiales m'a permis d'avancer, de savoir mieux ce que je voulais, et que si je ressens un appel pour la France et ma famille, il est bon de l'écouter sans tarder. La Californie sera toujours là, et surtout, New York sera toujours New York !

      Cette femme a un destin incroyable, riches diamantaires oranais, elle et son mari sont richissimes en Algérie, et ici, vivent juste confortablement, mais préfèrent nettement la liberté à l'aisance matérielle. Le commerce a toujours été transmis familialement, et elle m'a répété plusieurs fois que rien ne s'accomplit dans cette vie, que ce que l'on a en soi, prêt à éclore, transmis par des générations antérieures, et que l'on choisi de faire vivre ou non.
Cela me parle tellement. Hier, c'était l'enterrement de l'oncle de mon papa, Jean, et je l'aimais bien, même si je le côtoyais peu. Il avait écrit un livre de syntaxe sur le patois de sa région, et était connu pour son érudition littéraire. Et je réalise que mon autre grand oncle,Louis Paul, que j'adore, a fait des études de lettres, tout comme moi. Mon père est peintre et grand lecteur, artiste multi-forme, etc...

       Bouillonne en moi TANT de créativité qu'elle sort brute, n'importe quand, et je la laisse vivre au grand air. Je comprends d'où elle me vient, qu'elle couve depuis de nombreuses générations dans ma famille, et qu'elle demande à être embrassée pleinement. So I'm doing.
La seule façon d'avoir une réponse dans la vie, c'est d'avancer pas à pas, au fil de ses envies profondes, en faisant confiance à sa petite voix.

    Fais ton confiance, m'a dit Nassima avant que je parte, la clé est dans ton cœur.

                                                                                                    M'Hillie

mardi 9 avril 2013

LES FEMMES DU 6ème ETAGE de Philippe Le Guay ( 2011)


     Imaginez le décor : un immeuble parisien cossu dans les années 60 ; un notaire à la vie grise et convenue joué par un Fabrice Luchini délicat, marié à Sandrine Kiberlain, débordée par de futiles mondanités qui constitue sa vie, se prend d'amitié peu à peu pour la bande de bonnes espagnoles qui logent dans les combles de l'immeuble, au 6ème étage, donc.  Il découvre leur vie, simple, sans confort, et après leur avoir fait déboucher les toilettes, suite au coup de gueule sans peur ni remords de Pilar ( les bonnes sont toutes interprétées par les actrices fétiches d'Almodovar,  merveilleuses de justesse et de panache), elles l'adoptent dans leur bande joyeuse et familiale, car il n' est pas dit que des espagnoles exploitées par leurs patrons vont s'arrêter de vivre le soir ! Vive les paellas, les chants et les danses. Ce qu'il aime chez elle, Luchini ? leur courage et leur fierté. Tout est dit. Elles, au moins, ne vendent pas leur âme au diable, elles savent ce qui est important. 
J'ai tellement ri et aimé ce film, que je pense le regarder à nouveau un de ces soirs.
Il est PLEIN d amour, de joie, et de subtilité. Un bémol pour les enfants, très mal joués, mais on s'en fiche, on ne les voit que peu. Quel film FABULEUX, et sans prétention aucune ! Un peu barré ! Quelle leçon de vie ! Oui, la joie n'est pas dans le confort matériel, Oui, Luchini est ravi d'avoir enfin sa liberté et d'agir comme bon lui semble. OUI, la dignité de ces femmes prête à réfléchir. Alors trois fois OUI ! Si vous aimez l'accent espagnol, les atmosphères parisiennes des années 60, si vous voulez une dose de BUENA ENERGIA, faites vous le plaisir de regarder ça… 

                                                                                                                                                                                                 EMILITA

                                                                    


EPISODE 17 : INSOUCIANCE SUSPECTE

Qu'est-ce que c'est, être heureux ?
C'est variable suivant les personnes, suivant les jours... pour moi, c'est être libre d'exprimer qui je suis, à travers l'art, les échanges, les relations amicales et amoureuses, avec ma sensibilité exacerbée...
Suivre sa voie, respecter sa forme initiale (si l'on force l'étoile à rentrer dans le carré, on casse ses branches, et réciproquement ; mais c'est plus glamour de s'identifier à une étoile !).
Plus on est dans une société régie par de multiples règles, plus il est difficile de vivre selon sa propre inspiration. La première raison est que cela dérange fortement, et qu'à la première frustration vécue, voilà que nous devenons l'ennemi à abattre. Et bien oui, l'insouciance et la sérénité énervent... Pour vivre heureux, vivons cachés ? 
J'ai assisté déjà à quelques pétages de plomb d'habitants de Bisounours, me servant un laïus sur l'importance du matériel dans la vie (le fameux Materialistic bliss), fondateur de l'american way of life, de l'american dream !  Mon charming lover est bien content d'avoir autant d'argent si jamais son hummer tombe en panne et s'il a un cancer, de se payer une merveilleuse chimiothérapie, etc etc... Et avoir une grosse maison en Californie c'est le rêve de tout homme sur la planète !
Il y a quelques jours, ce même-là, parfaitement reposé, me disait que j'apportais un souffle d'oxygène à Bisounours city, et que mes ondes féminines, douces et positives lui faisaient tant de bien. Il s'est excusé un peu après, arguant de son stress au travail, et de son sentiment de solitude immense. En fait, ça n'avait rien à voir avec moi, mais sans doute le remettais-je en question sans le vouloir... Oui, sans le vouloir, en fait, juste respirer déjà c'est sans doute trop, au cas où ça me décoifferait...
J'en ai assez de cette valeur unique de la vie : la possession matérielle via l'argent.  J'ai envie de rencontrer des gens bons pour moi, avec qui je peux échanger des messages, qui m'aident à continuer dans ma voie, contents que je réussisse, car cela les motive aussi, et inversement. 
La pression sociale et financière est plus importante qu'en France, ici. Ils travaillent plus d'heures, ils ont un exigence de services supérieure (après les serveurs et caissières américains si prévenants, qui ont tout leur temps, vous demande si vous passez une bonne journée, si vous voulez un peu plus de chocolat dans votre cappuccino, etc.., les serveurs parisiens vont sembler encore plus rustres !) 
Il faut dire que la vie ici n'est pas des plus faciles... Rien que pour prendre de l'essence ce matin, le pompiste me demande mon code postal, puis ma carte d'identité, et l'air très suspicieux, me dit qu'il doit appeler son manager, car les noms ne sont pas les mêmes. Je lui ai donc montré que les noms étaient similaires, qu'il y a avait un PRENOM et un NOM. Il a ajouté, "Oui Mamzelle, aux Etats Unis,c'est pas facile, c'est comme ça !".

Moi je me dis, s'il faut un formulaire juste pour faire le plein, on n'est pas sorti de l'auberge !

Les gens de Bisounours City me feraient presque oublier qui je suis ! Mes valeurs !
Quand cela me gonfle trop, un  je m'écoute Nat King Cole dans mon bain, avec un excellent bouquin, et je suis bien, en bonne compagnie.
Il est heureux et extatique avec la vie, ce mec, il m'enveloppe de sa voix chaude et sensuelle, et j'ai l'impression qu'il me parle à moi : "Im a shy guy"... Oh,yeah, babe, I d like top meet shy and smart guys like U !


                                                                                                                   EM