mardi 30 décembre 2014

Les "il faut" transforment la vie en corvée...

   Si je répète : "Il faut que je nettoie mon frigo, pffffffffffff....", pendant une semaine, non seulement, ça ne me fait pas avancer, mais en plus, cela renforce l'idée que c'est une vraie galère, et que je n'ai pas le choix.
    Or, j'ai le choix, celui de vivre dans une maison propre. Je peux faire un constat simple : mon frigo pue, il est sale. OK. Après plusieurs jours de ce constat, germe en moi l'idée de le nettoyer, de prendre mon temps et de faire ça à fond. Et un matin, en me levant, sans même réfléchir, la 1ère chose que je fais, c'est de le vider et de le laver. Je vais même vous dire, c'était un moment assez agréable,finalement, ponctué par la sensation rassérénante de l'ouvrage bien fait.
   Alors, pourquoi ne pas appliquer cette recette pour tout ? Bannissons les "IL FAUT" de notre vie ! La vie est trop belle pour la transformer en une grande corvée qui n'en finit pas !
Se remettre au sport ? Il suffit de penser : "Mmmmmh, moi avec des pectoraux, je vais être trop beau", et hop, l'envie revient de faire des tractions. Payer ses factures ? se dire : "Je paye mes factures et impôts toujours dans les délais, ça me libère l'esprit." Si je choisis de ne pas payer ? Soit, c'est vous qui voyez, en fait. On a toujours le choix, quoiqu'en pensent certains. Sachez que le choix est quelque chose que tout être humain possède, la seule chose, avec sa liberté de penser, qu'on ne pourra lui voler ! Alors faites en bon usage ! Utilisez-le, ce choix, sentez vous maître de votre vie, pour la créer et la diriger, comme bon vous semble. Certes, accepter les réalités de la vie fait aussi partie de l'intelligence de vie. Oui, s'il y a une montagne devant vous, vous aurez du mal à choisir de marcher sur du plat, sauf si vous décidez de faire marche arrière. Le choix, on est d'accord là-dessus, s'opère toujours sur ce qui existe. Je ne peux choisir de mesurer 1m80, car ma taille est 1m60. Je peux choisir d'apprécier ma taille et de profiter des avantages qu'elle m'octroie. 
   Les français sont parfois des objecteurs :"Oui, mais, parfois, on n'a pas le choix... et les petits africains, tu penses qu'ils ont le choix, eux ?" (caution pessimiste du boug' un peu frustré qui se rassure à penser que la moitié de l'humanité souffre beaucoup plus que lui).
   La vie n'est pas une longue corvée ; elle est une chance. Une chance de quoi ? de trouver un peu de bonheur, de connaître l'amour, le partage, de créer... Et c'est un choix, de voir la vie par le bout de la lorgnette positive. 
   Depuis que je ne prononce plus de "il faut", je me sens plus motivée pour faire tout ce que j'ai à faire dans mon quotidien. Je dis à la place " Je vais... nettoyer mon frigo, ça sera bien plus agréable après..". J'essaie toujours de visualiser rapidement le résultat de mes actes, même un quart de seconde. Par exemple, le bien-être que je ressentirai après m'être trempée dans l'eau fraîche de la cascade, alors que je n'arrive pas à y rentrer. Car attention, je n'ai jamais dit que le choix le meilleur pour soi est forcément le plus facile ou le plus agréable sur le coup. Agissez selon vos intérêts à long ou moyen terme. Je dis aussi : "Demain, je termine ce travail de correction, ainsi je serai libre après". Je m'organise toujours pour qu'une tâche longue et fatigante à faire soit entrecoupée de pauses, et que je sois en forme le jour où je l'effectue. C'est à dire que j'anticipe. Ainsi, préparer un dîner pour 10 personnes est pour moi un pur plaisir uniquement quand je l'ai anticipé. Déjà, les recettes naissent dans ma tête quelques jours avant, mes courses sont selon l'inspiration, je m'adapte à ce que je trouve... Je dresse ma table à l'avance... Bref, tout pour ne pas ressentir d'urgence et transformer ce moment convivial de fête en stress ! Il y a des gens qui se stressent pour un dîner, et transforme leur moment de détente en corvée, c'est un comble, quand même !

Sur ce, je vous souhaite de bons préparatifs de fête de nouvel an, et RDV l'année prochaine !
                                                                                                                                                      EM
                                                                                                                                                        

mardi 23 décembre 2014

CE QUE TU GARDES POUR TOI, TU LE PERDS... JOYEUX NOEL !

       Alors, donnons sans compter, avec le coeur ! On ne donne sans compter que lorsque le geste est spontané, non forcé, qu'il ne nous coûte pas. On ne doit pas se sentir coupable de ne pas avoir envie. Mais quand on sent l'envie de tendre la main, de partager quelque chose, et bien GO FOR IT ! Ne réprimons pas nos envies de don ! En plus, ce que l'on partage, on le garde en soi pour toujours. Le partage nous augmente de quelque chose. 
Ce que l'on donne et partage de bon coeur nous revient au centuple. La joie d'offrir, d'abord... qui va de pair avec celle de recevoir. Le vrai partage, ce n'est pas faire l'aumône, c'est accepter de l'autre aussi ce qu'il a à nous donner. Une sorte de libre échange, sans culpabilité, mais qui se fait dans la joie et la simplicité. 

                                             
    
     Je vous souhaite un temps de Noël plein de vrais partages, de cadeaux, d'amour, de rires, car les plus belles choses de la vie sont données... Il suffit de savoir les recevoir.

                                                                                                                                                          EM

dimanche 14 décembre 2014

Idée lumineuse à propos de la consommation

   Une idée fracassante m'est tombée dessus ce matin, à 6h ( heure à laquelle le voisin avait décidé de faire de la maçonnerie et de casser des caillasses, sous ma fenêtre) : ce n'est pas le consumérisme, ou l'acte de consommer, le problème ! Pas du tout ! C'est la maintenance que demande chaque objet, qui en devient un ! 
   Effectivement, un objet, quel qu'il soit, va avoir sa vie propre, et une durée relative au soin qu'on lui portera, car si l'objet est fait pour notre usage, il est sous notre responsabilité. La moindre chose qui meuble notre maison, est sujette au vieillissement, aux attaques des insectes, de l'humidité, etc... Nous protégeons chaque objet, le nettoyons, l'entretenons. Et le plus j'ai d'objets - vous comprenez bien -, le plus je passe de temps à les entretenir. Et même, si nous décidons de les laisser vivre par eux-même, et bien nous aurons une responsabilité mentale, qui pèse, insidieusement, en encombrant un petit coin de notre maison et de notre esprit. Ainsi, cette anse cassée de la théïère, il serait bon de la recoller ( à moins d'en acheter une autre ?), et le tuyau de l'aspirateur qui se plie, il faudrait le changer. Et ces masques de beauté, dans ma salle de bain, il serait bon que je les utilise avant qu'ils ne périment... Et cette robe, sublime, la fermeture est cassée... j' en recouds une neuve, ou je l'emmène chez la couturière ? ( ça existe encore, ça ?) Et tous ces livres, qui prennent la poussière, je les ai lus ? Vais-je les lire ?
   Bien sûr, nul ne niera l'excitation générée par l'acquisition d'une chose, d'un truc. N'importe quel truc, peut nous donner une petite dose de plaisir. Mais on entasse et accumule si vite. Difficile de contrôler...
J'aime acheter des choses, de belles choses, qui me plaisent et me servent. Je tombe parfois  dans une fièvre acheteuse, de courte durée, car je m'aperçois vite que mes placards sont pleins, et que ma vie n'est vraiment pas plus belle avec ce nouveau vernis orange... En fait, je suis très peu consumériste, pour être honnête. Je l'ai été, il y a des années, et depuis que je me suis délestée une fois, de tout, absolument tous mes biens, pour partir en voyage longue durée, je pèse la valeur des choses, à sa juste valeur pour moi. Cela doit rester un plaisir et une aide, d'avoir des choses, pas juste une contrainte. Je n'achète jamais rien de nouveau si je n'en ai pas un vrai besoin, quitte à m'en passer pendant quelques temps afin de vérifier si le besoin est réel. Qui ne s'est pas déjà laissé piéger en pensant se faciliter la vie avec un  nouveau robot ménager, et s'est retrouvé à aller trois fois au SAV pour des accessoires qui fonctionnaient pas ? Au final, vous auriez eu le temps de faire dix gâteaux,  recette de la grand-mère, avec votre spatule et votre saladier. Moi qui cuisine énormément, je limite mes accessoires de cuisine à un mixer, un rouleau à pâtisserie, un saladier, quelques moules... et avec les instruments les plus simples, je retrouve le geste le plus efficace, je cuisine tout ce que je veux avec plaisir ( et amour, plein !).
   ça vous est déjà arrivé de ressentir de la lassitude en voyant tous les objets chez vous, à ranger, à trier, à réparer, que vous culpabilisez de ne jamais utiliser ? Quand ça m'arrive, je programme un grand vidage/ rangement des placards, et je me sens instantanément MIEUX. Je me sens plus légère après, plus dynamique dans ma maison, et en plus, j'ai l'impression d'avoir tout un tas de trucs supers, dont je ne me rappelais pas. Cela m'inspire pour créer : des recettes avec des fonds de placards, des cartes postales avec des collages, des conserves avec mes bocaux vides... 
 

Le voisin me donne des papayes


Deux heures après, cinq pots de confiture de papayes à la vanille ( pas achetées à Hyper Crack  !)
    Pour conclure, acheter et consommer, ça fait partie de la vie, on ne peut tout faire soi-même dans cette vie... Même si c'est rès agréable de s'approprier des savoirs faire et d'être autonome au maximum, ne nous privons pas des joies et des  plaisirs de la vie en société ! Sachons simplement choisir attentivement, réfléchir avant un achat, et toujours, d'abord nous débarrasser d'une chose, ou attendre qu'elle soit à remplacer, avant de faire entrer une nouvelle acquisition dans notre espace. Réparons, échangeons, prêtons nous les objets utilitaires : cela allège le quotidien, nous rend la vie plus douce, et laisse l'espace nécessaire pour que l'essentiel grandisse  ( l'échange, le contact, le lien social, amoureux, familial, la créativité, l'art, et tout ce qui nous heureux sur cette terre).
 
                                                                                                        Bien à vous, EM

mardi 9 décembre 2014

LE TEMPS OU LA DUREE ?.... RELATIF, EN TOUT CAS !

    Le temps est relatif. Quand on en a trop, c'est que l'on s'ennuie et que quelque chose nous manque, et quand on en manque, c'est que l'on ne fait pas ce qui est essentiel pour nous.
On vit dans une ère d'abondance, qui frise la surenchère. Entre les photos numériques à trier sur l'ordinateur, les films des vacances de la caméra HD à monter, les billets d'avion à réserver sur internet, les capsules à prendre au magasin de Georges Clooney ( même qu'il est jamais au magasin, celui-là !), la tablette à récupérer au SAV, et le contrôle technique de la voiture à programmer, en plus évidemment, de la journée passée dans un travail ( qui ne fait pas toujours sens dans notre vie) et dans la voiture.
    Tant de tâches annexes se sont ajoutées à nos vies depuis celles de nos grands-parents ( et arrières grands-parents), qu'ils nous regardent parfois avec inquiétude, interloqués par notre rythme trépidant. Mais où sont passé nos espaces libres ? Ces temps de latence, où l'on porte un projet, une idée, une envie, comme l'on porte un bébé ? Où sont passés nos rythmes naturels, de se coucher avec le soleil, de se lever, quand on a assez dormi, et pas parce que le réveil ( I phone, pardon), nous envoie sa sublime musique ? Ces moments de calme, où l'on se retrouve, sont pourtant nécessaires, ils nous permettent d'avoir une vie cohérente, de mettre du sens dans ce qu'on fait, et de privilégier les activités essentielles à notre évolution, plutôt que d'enchaîner les tâches sans se poser de questions. Devenir acteur de sa vie, plutôt qu'objet passif, entraîné comme une coquille de noix dans les rapides de l'existence ( en l'occurrence le rythme effréné d'une journée, nous emportant de RDV en shopping variés, avec de multiples trajets épuisants, qui font qu'au final, on n'attend plus qu'une chose : légumer en fin de semaine ). Vous trouvez ça normal, vous ?

   Dans ces vies modernes déconnectées, le temps donne la sensation de couler entre nos doigts, comme du sable. Le sociologue allemand Zygmunt Bauman appelle ce phénomène la "liquidité de la modernité": les actions s'enchaînent, parfois sans cohérence, sans lien les unes avec les autres, les moments compartimentés, comme si rien n'était relié et donc n'avait de sens. On finit par se demander pourquoi on va travailler si loin... pour un salaire qui paie parfois tout juste les frais d'essence, d'assurance voiture, de loyer, et de garde d'enfant... On dépense, pour des babioles, des sommes gagnées péniblement, sans réaliser que l'on n'en a aucun besoin réel. 

    Un individu se construit aussi dans ce qu'il fait au quotidien, que cela soit pour lui vécu comme une continuité logique, que ses actes de la journée reflètent qui il est. Le problème, c'est que l'on fait d'abord ce que l'on juge obligatoire et urgent, avant de faire ce qui reflète notre essence. Un exemple : vous êtes vous déjà dit que pour vous, chanter ( nager, marcher dans la nature, peindre, etc) c'était important ? et que coûte que coûte, chaque jour, même 5 min, vous le feriez ? Oui, mais ce matin, vous n'avez pas eu le temps, car il fallait sortir le chien, et demain, vous n'aurez pas le temps car vous avez une réunion et ainsi de suite ... L'essentiel passe à la trappe, sans problème ! 

Le temps de dessiner comme quand on était enfant...

   Pour remédier à cela, réinstaurons des rituels, immuables. Si l'on a décidé de s'octroyer un temps tous les matins pour chanter, prier, peindre etc... rien ne pourra nous enlever ce temps, que nous-même, finalement. Revoyons nos priorités. Allégeons notre quotidien, arrêtons d'acheter, d'emmagaziner, d'empiler. Utilisons ce que nous avons chez nous, d'abord. Faites le vide dans vos placards ! Les français sont les tristes détenteurs du record de la consommation d'anxiolytiques. Que cela dit-il sur nous ?
Une chose est sûre : rien ne remplacera le lien humain, le rôle social, et l'épanouissement de nos qualités intérieures. Cela ne sert à rien de parler des heures de notre passé en thérapie, si l'on ne change pas des choses concrètes dans sa vie. Avoir prise sur le temps est la 1ère démarche. Se dégager du temps est l'étape nécessaire pour construire ses projets.
Car oui, on a le choix ! Prenons le, ce choix ! Prenons le, ce temps !

   Le temps est normé, mais la durée, elle, est relative, elle varie selon notre degré d'implication. Lorsque nous devenons un avec ce que l'on fait, le moment devient infini, sans limites, un moment d'éternité, où notre mental cesse de tourner, où l'on est tellement absorbé par notre tâche, que l'on oublie tout le reste. Comme lorsque l'on est amoureux et que l'on s'embrasse, tout s'efface autour, il n'y a plus de chronomètre qui martèle et nous empêche de profiter. On se dissout dans l'éternel présent ( l'ici et maintenant). Quand on est bien, intéressé, qu'on rit avec ses amis, qu'on partage un jeu avec ses enfants, à fond dans la tâche, inspiré, on s'élève, on oublie tout !  We are in the flow, we become the flow !

                     Prenez tout votre temps pour lire, j'ai pris tout le mien pour écrire.
                                                                                                                                                       EM

lundi 8 décembre 2014

ROMAN : CAFE VIENNOIS de MICHELE HALBERSTADT




         Clara, journaliste, assez solitaire, la quarantaine, va passer une semaine à Vienne, avec sa mère, laissant de côté sa vie familiale, ses soucis de femme adulte, pour redevenir l'enfant, et reconnecter avec son histoire personnelle. Elles vont toutes deux visiter la ville, ses monuments, et passer des moments agréables, juste toutes les deux, dans les fameux cafés viennois, à l'atmosphère si cossue, protectrice, et paisible... à la redécouverte du passé : celui de Frieda, la mère, qui a vécu la menace de la déportation, et a fui a travers l'Europe avec toute sa famille. Elle est autrichienne, et revenir dans le pays de son enfance est pour elle de l'ordre du sacré, et des retrouvailles. Sa fille,elle, en retournant sur les traces de ses ancêtres, va se faire beaucoup de bien dans sa vie présente, se libérant, en quelque sorte.  

Atmosphère feutrée, propice aux confidences, aux retrouvailles
                                         
       J'ai aimé ce roman car il m'a emporté à Vienne, j'étais dans les cafés avec elles. J'ai aimé par dessus tout l'immense pudeur du récit, qui ne laisse qu'entrevoir les drames que chacune ont eu à vivre dans leur vie, mais qui met l'accent surtout sur l'amour régnant entre ces personnages, et le choix qu'a fait la mère de vivre pleinement et joyeusement son existence, comme un hommage ultime à ceux qu'elle a vu déporter. 
                                               
Sans oublier le plaisir !
                                                         
       Au-delà de ça, j'ai été sensibilisée par le récit autobiographique au jour le jour de Frieda adolescente, déménageant avec ses parents au rythme de la menace nazie, qui m'a rappelé le ton intimiste et amical du journal d'Anne Frank. Ces petits détails anodins, comme ce qu'elle mange, comment elle s'habille, comment tout à coup, alors qu'elle était populaire dans son lycée, ses camarades la dénigrent... Tous ces petits riens insidieux, qui font qu'un beau jour, on est rejeté de manière officielle par son propre pays, l'Autriche. Cela paraît si surprenant, qu'on se dit : c'est le passé, cela ne pourrait plus jamais arriver ! Et pourtant, l'Histoire, qu'est-ce que c'est, sinon une immense répétition, dont l'étude nous permet de prendre des leçons du passé ?
A la fin de cette lecture, j'ai senti que ce qui compte, plus que jamais, c'est de rester intègre à nos propres valeurs, d'amour, de partage, de respect des différences, de soutien, d'accueil, d'écoute... le tout, saupoudré de rire, de plaisir et de joie.  C'est en temps de paix que l'on ancre profondément les racines de ce que l'on croit juste. En temps de crise, de guerre, on récolte les valeurs de ce que l'on a semé, et l'on trouve appui sur tous ceux qui partagent nos valeurs. Pas beau, ça ?!

                                                                                                 Bonne lecture, parfait pour les fêtes. EM


Allez, vous en reprendrez bien un !