dimanche 31 mars 2013

EPISODE 12 : TOUT LE BONHEUR DU MONDE.... IL EST Où ?

     L'oiseau fait un tel concerto que j'arrête ma lecture quelques instants, comme surprise de son insistance. Il se donne un mal incroyable pour captiver son audience... Un solo habité... Modulations de la voix, variations de tonalité, de rythme...:quelle sérénade ! Essaie-t-il de séduire sa belle ? 
L'expression "gazouiller de bonheur" prend ici tout son sens. Cet oiseau concentre dans son chant toutes les merveilles du monde, et toute la joie de vivre imaginable sur la planète. 
Il y a des animaux sauvages PARTOUT ici. C'est dingue. Une bombe anti-ours dans le coffre de la voiture. Surréaliste ! Les montagnes et les collines sont couvertes d'arbres immenses, Eucalyptus, chênes... remplis d'oiseaux !

Moment d'extase au yoga ce matin. Température tropicale. ça fait pas tout, mais quasi ! Immédiatement, en sentant cette douce chaleur, j'ai senti tout mon corps se détendre... Ô joie, Ô bonheur, Ô chaleur bien aimée, ne t'ai je donc quitté, que pour ne mieux te retrouver !  
I'm a good little yogi ! a dit le prof ce matin. I did a head stand en grand écart, une grande première. J'étais si joyeuse que je dansais en faisant mes postures. Blague à part, ils sont vraiment tarés ces américains- jamais suivi un cours plus acrobatique ! Le niveau était non seulement très très élevé, mais cela allait à une vitesse folle, sans compter la température étouffante, qui transformait tout le monde en chose moite et transpirante. le tout avec de la bonne musique pas du tout yogique, mais bien agréable finalement : Beatles, Stones, jazz, du bon rock... Pendant une heure et demi non stop, nous avons enchaîné des postures d'une grande difficulté technique, le tout avec une bonne base de vinyasa flow (c'est à dire qu'on s'est enchaîné un demi-million de salutations au soleil entre chaque triple salto arrière !)... Mais je me suis sentie si relax, capable de faire ma propre cuisine, avec les postures qui me venaient bien. Une grande liberté dans le cadre du cours. Moi, je le sens tout de suite, les profs avec qui je peux adapter les postures proposées avec mon humeur du moment, et ceux qui aiment tout contrôler, et qui prennent personnellement, qui sont irrités quand vous faites un peu plus à votre guise. 
Heureusement qu'il y des concertos d'oiseaux, à Bisounours city, au moins, ça, c'est de l'art !


                                                                                                                                                    EM

samedi 30 mars 2013

EPISODE 11 : SUSPICION

              Big Brother is watching U !
             Les américains se scrutent, s'observent et.... se dénoncent. Pourquoi ? Sans doute par peur de l'Autre, le grand inconnu qui n'est pas eux, et qui les menace.
Pourquoi autant de lois dans ce pays ? Sachez que c'est le pays où il y a le plus de;lois dans le monde ; Pour se protéger ! Mais de quoi ? Et bien, comme c'est sensé être le pays des libertés, chacun doit pouvoir pourvoir à son propre confort de la manière qu'il le souhaite. Il veut une arme, pour se défendre, pour chasser, pour s'amuser ? Il peut en posséder une.Légalement.La plupart en ont une . Illégalement aussi. Je trouve dans la voiture d'une copine une sorte de "Tazer", cette arme donnant une décharge électrique à l'agresseur. De quoi rendre peu à peu parano, non ?!

                 En tant que fraîche arrivante, je remarque que les premières informations que m'a donné Amy (celle dont je loue l'appartement), est le numéro des secours et de la police : 911. et je l'entends à tout bout de champ : appelle 911 ! comme si c'était les sauveurs de  l'univers.  Elle m'a précisé aussi qu'elle habite ici, à Bisounours Ville car c'est "safe", que je traduirais par « sûr, protégé de la violence ». Se sentir protégé est la notion la plus importante ici, et évidemment,cela réserve des surprises. Hier, à la bibliothèque de notre petite ville bien lisse, un homme a agressé une serveuse ( dans le bar de la bibli), car elle voulait qu'il change de table et lui non. Ils hurlaient comme des fous. Personne n 'a bougé, mais j'ai vu 8 personnes au moins appeler le 911 discrètement de leur portable. La police est arrivée peu après, et l'homme s'est calmé, faisant comme si de rien n'était. Je suis partie, car la violence qui couvait était intense, et je n'aimais pas du tout cette atmosphère hypocrite. Garder le sourire, faire semblant de rien, se sentir protégé car la police arrive...tout cette scène sonnait tellement "FAKE WORLD". 



         Je décidais d'enquêter un peu sur les dessous de cette ville de Californie. Son vernis si lisse cache une réalité bien moins glamour qu'il n'y paraît. D'après Sandy, une directrice d'école primaire rencontrée au yoga, il y a un grand nombre de sans abris ici, et de malades mentaux, qui dorment la nuit dans un foyer, et doivent dégager tôt le matin,car ça ferait tâche ! Elle a quitté son travail (à 60 ans), car elle était épuisée par les nombreuses responsabilités qui lui incombaient ;  et qu'il ne se passait pas un jour sans qu'il y ait un problème avec des parents ou avec la police. Pourquoi ? Facile : les enfants, devenus paranos avec les armes, appelaient à tout bout de champ le 911 pour signaler qu'ils avaient cru voir une arme dans un cartable ou à la cantine... Ou leur parents appelaient la police, car le soir à la maison, la description que leur faisait leur enfant d'un camarade leur semblait ambiguë. En tant que directrice, elle se devait donc chaque jour d'accueillir la police, de leur laisser visiter l'école et de faire leur travail d'enquête. Elle dit avoir jeté l'éponge un jour où 30 chiens ont envahi l'école pour chercher des traces de drogue et d'armes, qu'ils n'ont jamais trouvé. Bref, le travail scolaire était sans cesse perturbé, et pas pour créer une ambiance spécialement paisible pour ces chers petits.

          Le principe de précaution est ROI aux États Unis ! Une erreur peut vous mettre en prison, car TOUT est répertorié, consigné. Tout réfère à une loi existante, et si elle n'existe pas, NO SOUCY  : jurisprudence ! Chacun peut donc attaquer autrui pour n'importe quoi au tribunal. Hier soir, mon ami Dan, 35 ans, m'a raconté son histoire : il y a trois mois,au cours d'un concert, il a éclaboussé un peu la foule de sa bouteille d'eau en dansant. Une femme devant lui lui a demandé s'il lui avait craché dessus. Il a nié, lui expliquant que c'était de l'eau, lui a souri,et a continué à danser. Elle s'est fâchée et le ton est monté. Lui s'est déplacé pour couper cours à la dispute. Sauf qu'une heure après, deux vigiles se dirigent vers lui, accompagnés de la femme (55 ans), et lui demandent de les suivre car elle porte plainte pour crachat et propos violent. Dan essaie de dialoguer, rien à faire, il est embarqué et passe la nuit en prison. Il avait réservé une chambre d'hôtel avec un ami, et il a du partir en tee shirt par - 5° dehors, sans avoir le temps de prévenir quiconque. il est passé devant la cours la semaine dernière, il avait très peur. Il n'a pas plaidé non coupable car ne souhaitait pas payer un avocat. Il a eu 1000 dollars de caution à payer pour sortir de prison, qui lui ont été partiellement remboursés quand le jugement a été rendu : aucune charge ne sont retenues contre lui. Alors oui, les gens ont de quoi de se méfier les unes des autres. Je sens moi-même cette suspicion constante, surtout  dans cette ville aux dehors parfaits, où être un peu original ou soi même est considéré comme suspect. La suspicion dans l'ambiance générale de la ville...


       Dans le même registre, une chose m'a choquée particulièrement : les formulaires d'informations personnelles interminables à chaque nouvelle activité ou visite chez le médecin. Je suis allée dans un cabinet de médecin acupuncteur car j'avais une otite. Remboursée par les assurances privées. La séance est à 140 dollars. J'ai failli m'étouffer quand elle m'a annoncé me prix. Après avoir sympathisé, je m'en suis tirée pour 50 dollars. honnête ! que j'avais sur moi, elle semblait contente, moi aussi. J'ai passé 30 minutes préalablement à remplir un dossier d'informations. Quand on va chez le médecin aux EU, on doit expliquer TOUS ses antécédents, son métier, son adresse, téléphone, TOUT. Pour se protéger au cas où quelque chose arrive. Les médecin sont très prudents, car il s'agit de la santé, sujet vite anxiogène ici. 
Mais le plus fou, c'est lors de mon inscription dans un grand studio de yoga :  lors d'un RDV avec une Yoga Advisor, j'ai du répondre à une infinités de questions toutes plus personnelles les unes que les autres. Sans jamais oublier le plus important : le numéro à appeler en cas d'urgence : le 911.
Ici, on doit toujours donner un maximum d'informations : son nom, prénom, âge, adresse, métier, téléphone. Il y a toujours des cases à cocher. Difficile quand on ne rentre pas vraiment dans leurs cases. Quelle perte de temps et d'énergie colossale ! et quelle base de données parfaites pour se voir proposer des services et autres choses à acheter.

     La nourriture s'inscrit aussi dans cette même suspicion. Alors que paradoxalement, elle est plutôt malsaine  et fort transformée.  Mais vous serez content d'apprendre que dans votre boisson au café, il n'y a pas de gluten (juste tellement d'autres merdes, que la boire tous les jours vous assurera votre dose de poison, no soucy!)
Je n'aime pas cette ambiance paranoïaque, sous des dehors « tout est parfait, avec le sourire Ultra Brite), cela manque d'humanité. Je commence à comprendre pourquoi il est si difficile de lier des amitiés ici.Les gens ne se font pas confiance naturellement. Ils restent en famille le WE, et la semaine, s'échine au travail, et mangent tout seul (je n'ai jamais vu autant de gens seuls devant leur hamburger, les yeux sur leur I Phone, quelle tristesse !)


Hier soir, grosse sortie à San Francisco avec mon voisin, fêtard accompli, qui m'a emmené à un super concert à The Indepandent, salle de concert mythique. C'était très sympa, mais je ne ressens pas les good vibes qui font que je me sente chez moi. Dans la voiture, il avait bien pris soin de mettre la bière dans des gobelets de café. Ben oui, TOUT LE MONDE fait ça !
Ahllalalalala, quelle hypocrisie, tout de même....

                                                                                                                                                 EM

dimanche 24 mars 2013

EPISODE 10 : MY BODY TELLS ME SOMETHING

        Life is MAGIC, we just have to let it flows... relax and breath...
Oui, je m'épate moi même de dire ceci, car pas plus tard qu'hier soir, j'ai cru que j'allais faire une crise de nerfs tellement je ne me sens pas dans mon élément, et je suis SI fatiguée, c'est incroyable... En deux semaines, j'ai perdu toute ma belle santé. Des boutons sur la tronche, des cernes car je ne dors pas bien, mal au ventre, une otite... Je vous passe les détails moins glamours, je garde quand même MA DIGNITE !
       Le signe qui m'a montré que ça n'allait pas si mal aujourd'hui, c'est que j'ai fait une pâte à tarte après le déjeuner, spontanément, avec un immense plaisir... Moi, quand je fais des pâtes à tarte, c'est que ça va bien...


     Hier soir, j'étais si fatiguée et énervée que j'au refusé pour la 3ème fois la proposition du voisin d'aller boire des verres. Il a l'air si Californien, si cool, si souriant. ça collait pas avec ma noirceur d'esprit, j'avais envie de le claquer quand il me disait que la Californie est le meilleur pays du monde; je lui répondais juste : ouais, ben voyage un peu, mon gars... Il me disait qu'il m'emmènerait faire du ski à Big Sur, du camping au lac Tahoe, etc, etc... Et ça ne réveillait qu'une vague exaspération chez moi....     Et puis à onze du soir, le déclic : parfois, juste essayer de sourire à la vie, apporte des ondes positives. Alors je devrais me sentir heureuse que ce jeune homme soit si positif, et en profiter ! Je l'ai appelé, il m'a rejoint sur le parking et nous avons fait un tour,car j'avais besoin d'un co pilote pour conduire pour la première fois une voiture aux Etats Unis ! Et une Subaru en plus ! Mon rêve depuis toujours de conduire cette drôle de voiture, comme dans les romans de Jim Harrisson ! Yepeeeeeeeeeeeeeee !!! I did it !!!! Super well, actually !! Et surtout, on a rit comme des fous, et vu : un raton laveur albinos géant, trois daims, deux écureuils, un rapace énorme... sans fumer de joints, je précise.

    Pour me sauver un peu la vie en ces temps difficiles d'adaptation, je suis beaucoup au téléphone avec deux amies de métropole qui m'aident à garder le cap. Rien ne vaut les amis pour nous remettre dans notre chemin when we get lost, isn't it ? Et heureusement, car franchement, je pense que j'aurais repris un avion direct...  Oui, je me sentais étrangère à moi même tellement j'étais mal. Ici, tout m'a déconnecté de ce que j'ai mis des années à retrouver en moi, caché sous des couches de conditionnements destinés à plaire ou à être dans la norme. Je vous rassure tout de suite, NON, je ne m'adapterais pas à ce qui n'est pas pour moi. Et puis quoi, encore ? Merde.
Au yoga ce matin, la prof était lumineuse, elle répétait qu'on devait s'amuser dans la vie, jouer... Et ça restait au niveau de mon intellect, jetais d'accord avec elle, mais je n'y arrivais pas. J'arrêtais pas de me torturer l'esprit avec ce que je dois faire de ma vie ici, avec des choses importantes à dire à des amis et à des connaissances, des limites à placer que je ne place pas par peur de déplaire sans doute.... et après j'en récolte les conséquences. Bref, tout s'est éclairé quand elle a chanté un mantra a la fin. Sa voix pure et enjouée m'a entrainée avec elle, j'ai chanté doucement, et j'ai réalise que j'avais un grand sourire, que je ne pensais plus à rien... J'ai compris que ça ne sert à rien de me répéter BE HAPPY. Par contre, FAIRE quelque chose qui me MAKE HAPPY, ça ouiiiiiiiiii ! ça marche !
Alors, en rentrant dans l'appart, j'ai laisse mon bordel partout, et ai arrêté de me sentir fliquée et jugée ( par la voisine qui fait son rapport). A ce moment la, elle a appelé, et quand elle ma demande comment ça allait, purement pour la forme, je lui ai répondu : Voulez vous une réponse honnête ?
Hehehe, je lui ai expliqué pourquoi je me sentais si mal dans cet endroit, et cela a comme débloqué les choses entre nous. Elle m'a parlé d'elle, et du fait que 85 ans, la pauvre, elle est mise hors de chez elle, et elle doit se trouver un nouveau logement. Elle n'a toujours rien trouvé, et dans un mois a lieu le déménagement. Je trouve ça dingue, en France on ne pourrait pas virer une vieille comme de sa location, si ?! En tout cas, lui avoir parlé de mon mal être ici l'a touché, et quelque part, on est toutes deux dans l'incertitude  notre futur toit, et cela nous a rapproché.
Bref, on a discuté pendant une heure, et j'ai été moi même, j'ai senti que c'était la bonne chose à faire.

ME TOO, I WANT TO CLIMB THE PAPAYA TREE !!!



        L'univers ici est beaucoup sous contrôle, et je suis sensible aux énergies des gens comme des lieux... Mais je n'oublie jamais que MY HOME, is MY BODY and MY MIND, and MY SOUL.
Ou alors que mon corps est la maison de mon âme... Et ben, j'ai intérêt à en prendre super soin, car en ce moment, tout fout le camp... Puis cette bouffe industrielle partout, et ces légumes énormes qui restent intact 15 jours dans le frigo...
 ps : Au moment où je poste,  je suis malade au fond de mon lit, ceci du à une intoxication alimentaire du Tex Mex mangé hier soir... C'est fou, ils sont paranos sur l'hygiène, mais j'ai bien senti une drôle d'odeur dans ce tacos hier, et ce matin au lever, mmmmmmmh... je l'ai vomi et sorti de mon corps par tous les côtés... et passé la journée au lit plutôt que daller à la fête d'anniversaire où je suis conviée...
et ben j'ai le temps d'écrire, ainsi. Et puis parfaite occasion demander a special delivery d'argile verte à mon charmant voisin. 




EM

samedi 23 mars 2013

EPISODE 9 : THE POWER OF YOGA

   

       Par un miracle dont seul Dieu a la recette, je me retrouve dans un studio de yoga qui me rappelle ceux de Bali ( quand quelque chose me rappelle Bali, pour moi ça veut dire beaucoup !) : grandes salles tempérées ( dont deux salles spéciales pour le yoga Bikram avec une température tropicale : MON SALUT !), équipement au top ( hamac pour yoga aérien, etc…), vestiaires et douches magnifiques, personnel au petit soin. En France, c'est simple, une telle qualité de service ne se trouve qu'au Ritz… ceci sans aucune exagération. De 6h à 21h non stop, s'enchaînent des cours de différents types, de la méditation au yoga plus dynamique, ainsi que du pilates. Il y a même un salon où l'on peut se faire un thé (bio ) en lisant des livres de yoga… magique ! Dans les douches, de grandes serviettes sont à disposition, ainsi que des gels et des crèmes, des lingettes, du coton, et même un grande panière de tampax... Je me demande ce qu'ils ont, chez les hommes... Des capotes, peut être ? pour profiter de l'effet tantra... C'est ce qui s'appelle avoir le sens du détail. Cela doit aussi être au prix du Ritz, mais j'ai la chance d'avoir trouvé une offre de printemps dans un magazine, qui m'offre deux semaines de cours illimités pour 30 dollars. Je vais me faire un stage intensif avec plein de professeurs ultra compétents, et profiter de la moiteur tropicale de l'endroit.



     Le yoga a un effet magique, si cela restait encore à prouver. Grâce à un cours très lent, je me suis reconnectée à mon corps, j'ai senti la détente me gagner, et ai réalisé que j'avais des épaules, des genoux, une nuque, et pas seulement des pensées envahissantes ! La clarté a enfin gagné mon esprit à nouveau. Je vois mon avenir de manière beaucoup plus détendue, je réalise que je n'ai d'urgence à rien du tout, si ce n'est à profiter de ce que j'ai ici, TAKE IT EASY is my mantra !

Le 2eme side effect, c'est que je rencontre des gens qui me correspondent beaucoup mieux dans ce lieu. D'excellents contacts qui me renseignent sur la région et avec qui je fais des plans de balades. Une française aussi, Natacha, qui vit ici depuis 18 ans, et m'assure que je vais trouver du travail en deux jours si je le veux... Elle m'a rassurée, et m'a  dit qu'elle m'aiderait pour les papiers... Mon tapis de yoga sous le bras (my "yoga mat" pour les intimes) donne un excellent prétexte pour engager la conversation vraisemblablement, car un charmant voisin de la résidence, qui avait le sien sous le bras, m'a invité à sortir. Il est très sympa et ouvert. Oui, le yoga agit comme sélection naturelle de mecs biens, c'est l'avantage.



Peut-être bien que si l'on trouvait directement son bonheur, sans le chercher, la vie n'aurait plus de sens ! Le Yin et le Yang, quoi. Quand le bouchon résiste un peu, ça n'en rend les petites bulles du Champagne que bien meilleures… Un peu d'attente, un peu de recherche, un peu de réflexion, un peu de déception ( qui gomme nos illusions, pour le meilleur), c'est le cocktail qui fait de la vie quelque chose d'aussi VIVANT, non ?!

   J'avais pas mal d'illusions sur la Californie, car je ne connaissais pas ce pays. Mais je me sens comme libérée de cette énorme challenge de s'installer dans un nouvel endroit et donc de l'aimer. Je m'en fiche un peu, maintenant… Je pressens qu'il y des choses ici pour moi, et que j'ai atterri dans l'endroit que je voulais fuir. J'ai le nez dedans. Je sais aussi que c'est une base merveilleuse pour rayonner autour, que je suis à côté de l'université de Berkeley, de San Francisco, et que je n'ai rien perdu. La chaleur de La Réunion sera toujours là pour moi, et mon foyer apparaitra quand il sera terminé ( il semble qu'il soit en construction right now).

 Sur ce, le Jaccuzzi et le Sauna de la résidence m'attendent... barboter en plein air, avec les palmiers et les pins immenses autour, avec la visite de tous ces écureuils qui bondissent d'un arbre à l'autre... ça compense un peu l'aspect centre commercial géant de la ville...

Le yoga n'est pas la solution en lui-même. Il est seulement un moyen qu'on trouvé des hommes sages il y a bien longtemps,  de faire le calme en soi pour réaliser qu'ON A LA SOLUTION, en nous, depuis toujours ! Il pacifie l'atmosphère et rend les gens réceptifs, moins peureux, moins méfiants ( et dieu sait qu'ici ça signifie beaucoup, mais ce sera l'objet d'une prochaine chronique, car j'ai l'intention de me joindre à un groupe d'activistes de Berkeley ui écrivent un journal d'une profondeur d'esprit ENORME !)

NAMASTE

                                                                           EM

jeudi 21 mars 2013

EPISODE 8 : UN DIMANCHE COMME TANT D'AUTRES



           Un dimanche est toujours un jour un peu à part, dont le calme angoisse certains, et pour d'autres, est synonyme de douce torpeur. Entre les deux il y a moi, qui aimerait bien un peu plus de vie à Bisounours city. Il me parait loin le temps ou je me prenais une murge le samedi soir ! Non pas que cela me fasse particulièrement rêver, mais une soirée sympa à me marrer avec des potes, oh que cela me manque !

Je suis perpétuellement étonnée par ce que je découvre ici, sachant que le matin, je pars à  la découverte de la ville avec un enthousiasme neuf ( j oublie pendant la nuit à quel point ça ne me convient pas), et pleine d espoir, je vais vers ce que j'aime habituellement. Mais je ne m'avoue pas vaincue.

Om Balinais

Règle n°1 de la survie en milieu hostile : continue à pratiquer ton yoga ( ou ton activité physique). J'ai testé un cours    dans un petit studio, c'est pas encore ça, mais cela m'a déjà fait du bien. J'ai eu ma petite heure de gloire pendant le cours,étant la seule à effectuer le Scorpion ( et presque toucher ma tête avec mon pied), j'ai eu droit aux applaudissements de toute la salle !
Ainsi qu'un énorme hug de la part de la prof, chose que j ai bien apprécié. Sortant du cours, je vais faire le marché des producteurs, sur lequel on peut goûter a tout ( aux états Unis, toujours aller faire ses courses le ventre vide, pour pouvoir goûter a la tonne de samples! ). Tous les magasins sont ouverts le dimanche, c'est un jour comme les autres, avec plus de monde dans les restaurants pour le brunch. Le silence est difficile à trouver, comme pendant le cours de yoga, où la prof parlait constamment, ainsi que les élèves… Je vois une sorte de boutique d'art, je rentre, et là, surprise : un cours de peinture, avec un écriteau donnant sur la rue indiquant : "venez peindre, ça coûte moins cher qu'une thérapie". Au premier degré, hélas. Je rentre et là, le choc : 40 personnes devant leur chevalet, en train  d'exécuter un espèce d'arbre moche avec des boules à la place des feuilles, avec en fond sonore, une espèce de dance music, à fond ! Je rêve ! Je sors en courant ! 

     Le milieu hostile me réserve pourtant beaucoup de cadeaux : sur le marché, un fermier m'a offert un morceau de fromage de brebis délicieux ( qu'il vendait 10 dollars), juste parce qu'il aimait mon accent, et qu'il sait qu'une française va apprécier à juste valeur son oeuvre. 

Les deux remarques que les gens me font tous les jours ici est : waow, what a cute hairdo (quelle coupe de cheveux sympa) !  et combien d heure de sport je fais pour être aussi fit, in good shape ?( allure sportive, quoi). ça semble même être une obsession ici, d'être mince. Et je peux vous assurer que ce n'est pas juste un fantasme, la beauté californienne : les gens sont minces et sportifs, aucun laisser aller !

Mon cadeau du dimanche, rien que pour vos yeux ( nan, pas une photo de moi à poil), quelques extraits d'un livre EXTRAORDINAIRE, Un assassin blanc comme neige de Christian Bobin, offert par mon papa. Rarement un livre m' a touché à ce point là. C'est de la poésie en prose, de petites tranches de vie ancrées dans le quotidien, spirituelles.

Je lève les yeux de mon livre... et une autre surprise du dimanche : un daim, à deux mètres de moi.


Je préfère ne le lire qu'une page à la fois, afin d'en ingurgiter toute la substance. Il est originaire de Bourgogne, ce contemplatif.Vive la Bourgogne !



« C'est parce que chacun cherche à tout prix à souffrir le moins possible que la vie est infernale.
Chaque fois que l'angoisse arrive, je la mets dans une valise que je glisse sous mon lit ; de temps en temps, je tire la valise, je la mets sur mon lit, je l'ouvre : elle ne contient rien ou bien un lumineux petit arbre fruitier. »

«  Il arrive que des gens soient aussi miraculeusement sensibles qu'une statue de Camille Claudel. »

« Un jour nous ressentons tant de lassitude que nous découvrons le noir qui règne depuis toujours sous le ciel bleu. Rares sont ceux qui entrevoient sous ce noir un bleu d'une autre espèce que le premier : incassable, il ressemble à la petite tache d'encre bleue cachée sous l'aile du geai." 


« Les gens assis le long du couloir menant au scanner, je les reconnais au 1er regard : c'est le peuple gris du quai de gare d'Auschwitz ; les hôpitaux nous mènent si loin de chez nous que notre âme peine à nous suivre.»


                                                                                                                                                                                         EM



mardi 19 mars 2013

EPISODE 7 : QUESTION D'APPARENCE

       Dans la Baie des Casse Noisettes, on ne croise pas d'obèses (s'il y en a, les pauvres, ils se planquent, pas raccords avec le décor !). Les jeunes femmes sont sportives, et les plus vieilles sont entretenues avec soin... L'ensemble jean, baskets veste colorée, grosses boucles en or, maquillage et brushing bien gonflé fait fureur ici. Personnellement, moi, il me sort par les yeux.



    Mon poste préféré depuis quelques jours (et j'espère bien trouver rapidement un spot qui convienne mieux a mes aspirations), c'est une terrasse de Starbuck, plutôt agréablement située, ensoleillée, d'où je peux observer la faune (et pas la flore, my, God, way to wild ! ) D'ailleurs, les seules choses chouettes qui m'arrivent depuis le début se passent là-bas, c'est un vortex magique ! Un monde où je pousse la porte et hop, il se passe quelque chose.
Je suis en pleine sidération visuelle : dans la queue devant moi se tient la sosie de Sue Ellen, brushing avec assez de gel pour résister à une tornade (on n'est jamais trop prudent), paupières tirées, bouche gonflée, botoxée, liftée, un air de chat martien, c'est atroce. Le musée de cire de Mme Tusseau a cote, c'est de la rigolade !  Passée 35 ans, l'américaine moyenne est surmaquillée et coiffée. Il faut bien leur reconnaître une chose, elles prennent soin de leur cheveux, et ils sont magnifiques. Surtout avant 35 ans ; après, les permanentes, brushings et mèches ton sur ton dégradent vraisemblablement bien la fibre capillaire...

         Bref, j'aurais aimé prendre des photos pour que vous puissiez comprendre, mais quel prétexte évoquer ?... Quand à ce moment-là, j'avise une femme à l'air plutôt cool et baba cool, les cheveux de Sonia Rykiel, on se met à bavarder naturellement, et elle invite son amie, une grande blonde d'1m85, avec une tenue originale, a se joindre a nous. Deux heures de discussion à refaire le monde, autour d'un café. J'aime les américains pour leur cote direct, il est facile de discuter avec eux ( hors du vortex de cette ville de snob). Elles disent que La Cité des Casse-Noisette permet une simple survie pour elles, mais pas de se sentir vivantes, et que l'énergie y est très particulière, plus consuméristes que spirituelle, il va sans dire. On projette des randonnées ainsi que des cours de français, car RIEN n'est plus prisé que tout ce qui touche a la France en Californie ! Et ouais !

Je souis oune petite francaise perdoue dans la Baie des Casse Noisettes, who wants to rescue me ?
Allez, tiens, je préfère détourner le regard...






                                                                                                                                EM


lundi 18 mars 2013

EPISODE 6 : LE PLASTIQUE C EST FANTASTIQUE


      Je teste le cheese cake au chocolat de chez Whole Food (chaîne Bio) ... à tomber ! Il faut être avoir une sacrée résistance pour ne pas succomber à toutes ces odeurs, à toute heure de la journée... Les pizza notamment font très envie ici, surtout dans ce type d environnement ou vivre est réduit a l acte de consommation. Autour de moi, les gens dévorent : des tacos, des burritos, des fajitas, des hamburgers, des frites, des chips, des pan cakes... Un américain moyen cuisine chez lui moins de 2 a 3 fois par mois, il prend donc des « take out » ou dîne dehors. La chose positive est que l'on dîne ventre 17h et 18h, une heure idéale en matière de métabolisation.



Mais une chose me coupe décidément l'appétit, c'est la tonne d'emballage servie avec le produit : des gobelets bien épais, doublés de carton pour ne pas se brûler les doigts, fermés par des capsules plastiques, sans compter une paille et une touillette en simili bois, plus des sachets de sucre sans sucre et de lait sans lait (et sans soja et noix, on ne sait jamais, les vaches sont bizarres ici ! )
A côté de moi, une femme mange seule (beaucoup mangent seuls, ou à deux, assez silencieusement) : elle a quatre paquets en carton, contenant des wraps (galettes mexicaines), elles-mêmes entourées de papier d'alu pour que ça reste chaud (bien micro-ondé avant, au cas où il resterait quelques malheureuses vitamines qui auraient échappé au massacre), des boulettes blanchâtres dans le 2ème, des haricots dans le 3ème, puis des petits pains fourrés dans le dernier. Elle a aussi trois pots en plastique remplis de sauce verte, rouge et blanche, sans doute guacamole, sauce tomate et humus ou mayonnaise. Les couverts en plastique sont incroyablement épais et lourds. Cette femme seule, pour un dîner comme tous les autres soirs sans doute, va jeter pas moins de 8 récipients en carton et plastique, sans compter les couverts, les serviettes, ainsi que les sachets de condiments, et le sac en papier pour transporter tout ce bazar du comptoir jusqu'a sa table, 2 m plus loin.
La plupart des endroits pour manger sont comme celui ci, on ne sert pas dans des assiettes, mais dans des boites, de l'alu, du plastique, bien emballé alors qu'on mange à quelques mètres. Et je tiens a préciser que cet endroit est estampille bio (organic), et qu'il sert une nourriture assez bonne et saine, et vends des très bons produits a des prix raisonnables.

       Chacun dans rue a un gobelet à la main, et consomme au moins 2 boissons par jour (café, cappuccino, chocolat, soda, thé glacé...), minimum. Un café ultra basique chez Starbuck coûte 2 dollars, mais personne ne prend un café simple, il y a tellement plus excitant : le double pumpkin moccacino par exemple !
Tant de déchets fait frémir... Mais suis-je seule à en avoir conscience ?
Si chacun avait son gobelet dans son sac, cela ne serait-il pas un gain énorme de plastique ? Pourquoi ne pas faire une loi, comme en Europe pour interdire les sacs plastique ? Ici, ils sont loin d'être interdits...




    Les emballages font légion aussi dans les magasins. Ainsi, au rayon vrac des deux supermarchés bio, ou l'on trouve TOUTES les graines imaginables, tous les céréales, les fruits secs, etc... on se sert dans des sacs plastiques épais et immenses (genre, je viens d'acheter 100g de myrtilles séchées perdues dans un immense sac, fermé par un lien épais en alu, sur lequel on doit noter le code du produit). Au rayon frais : le fromage est râpé ou en chunks (morceaux) prédécoupés, dans des boites type Tupperware transparentes. Les fruits se vendent beaucoup predécoupés et en boites. On les trouve entiers aussi, souvent dans des barquettes. Difficile de trouver quelque chose dans un bocal de verre. Tout est sous plastique. Cela me saute aux yeux, maintenant. Le rayon qui dépasse l'entendement, c'est celui des compléments alimentaires : deux rayons entiers. Il y a TOUT ce qui est trouvable sur la planète. Et si l'appartement où j habite est représentatif de l'américaine moyenne, un placard entier est consacré à ces pilules magiques, vendues dans des boîtes en plastique, of course. Je précise que le chat prend de la Lysine soir et matin, ainsi que des gouttes type fleur de Bach pour animaux domestiques.

   Je note que la salade achetée il y a 10 jours, est toujours intacte dans le frigo, alors qu'elle est sensée être bio. Idem pour les carottes qui étaient déjà dans le frigo quand je suis arrivée. Les feuilles de salade aux EU peuvent surprendre le français moyen, tant elles sont épaisses et fermes. Croquantes comme des feuilles d'endives. Je n'ose pas imaginer à quoi ces légumes sont traités.

Le marché de producteurs est quelque chose de typique dans chaque quartier et ville des États Unis.  Celui de dimanche était magnifique. Brocoli, choux, poireaux, choux de Bruxelle, betteraves oranges, carottes violettes, chou fleur violet... de beaux légumes aux variétés anciennes, toutefois assez gros et parfaits. Beaucoup d'amandes locales, oranges et pamplemousses délicieux, nous sommes en Californie ! J'ai fait deux pots de confitures d'oranges californinienne à la cardamone...
Le paradoxe réside dans un appel de la nature que le californien cherche à combler, et le vecteur choisi, l'industrialisation. Pourquoi manger des vitamines quand on peut manger de bons fruits ? Pourquoi acheter bio si c'est emballé dans du plastique libérant du Bisphénol A ?
Ils nous montrent l'exemple... Combien de Starbuck ont vu le jour en France dernièrement ? En avait-on besoin ?
                                                                                                                                         
                                                                                                                                                                                   EM

vendredi 15 mars 2013

EPISODE 5 : Y A-T-IL UN PILOTE DANS L'AVION ?


     Après le rêve de cette nuit, où je flottais dans une merveilleuse impression de protection, de tendresse, de complicité, d'amour quoi, avec mon mari (sous les traits d'un beloved ex), j'ai eu une envie crue d'être dans la nature.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas senti si profondément combien le couple peut être le lieu sacré d'une fusion rassurante et excitante, possible seulement quand chacun sait QUI IL EST.

Les volets du bonheur !

Alors cela existe donc, ce type de relation, qui confère une force inouie et une place légitime où que l'on se trouve ? Que nous disent nos rêves, quand ils sont des visions, des révélations ? Ils nous ouvrent un monde, que l'on n'ose même pas imaginer avec notre esprit...
Craig le pilote m'a proposé de me faire découvrir San Francisco aujourd'hui. Comme par hasard, au même moment, Bob le pilote me propose de me faire découvrir la Napa Valley, le même jour. Oui,je précise que les pilotes de ligne de cette ville semble irrésistiblement attirés par les jeunes françaises originales qui écrivent dans les Starbucks, car tous deux m'ont abordé à deux jours d'éccart. J'aime la spontanéité américaine.
Mais aujourd'hui, je n'ai pas envie de parler, ou alors avec quelqu'un qui me connaît bien, suffisemment pour me laisser mon silence créateur.


Ici, dans ces collines, la vraie Californie, cette nature luxuriante, et une vieille ferme avec un moulin, des ruches... je m'installe dans l'herbe, le soleil brille, et des coccinelles me montent dessus. 



Je me sens si tendre et vulnérable, comme un ourson, que la seule chose qui me fait envie est l'odeur de l'herbe. Je sens que je rentre en contact avec une part de moi précieuse, et je ne veux pas la laisser filer... Les pilotes attendront... L'agitation consumériste de Bisounoursland me ferait perdre mon inspiration. Envie de rester en moi-même, tranquille, paisible, car quelque chose d'intense est en train de prendre forme. I NEED TO MAKE MYSELF MINE. Probably cause am loosing myself in this environnement...
Aujourd'hui, je ne suis qu'à moi. Pas de sourire forcés, pas d'enthousiasme dans la voix. Rien. Nada. Ici les femmes paraissent si sûres d'elles, de vrais buldozer (maquillés et botoxés!) Mon contraire en quelque sorte.


La créativité ça se travaille, ça se nourrit. Faire le silence intérieur est nécessaire, car. le bruit brouille les pistes. Un sage indien conseille de ne pas bouger sa tête sur l'oreiller, au réveil, si l'on veut se souvenir mieux du rêve.
C'est pareil pour l'inspiration. Elle est une flamme fragile et vascillante, qui demande de l'attention, sinon elle s'envole. De l'immobilité, afin qu'elle grandisse, comme une incubation.
Moi, ces jours-là, je dis que « j'infuse »... comme le thé...

                                                                                                                                      EM

THE FRENCH ANNIE HAS TROUBLES ...

... GETTING THE RIGHT FOOD IN THE RESTAURANTS!





ANNIE RETOURNE A LA NATURE

Ajouter une légende














mercredi 13 mars 2013

VEGUCATED documentaire activiste

Great documentary :Part sociological experiment and part adventure comedy, Vegucated follows three meat- and cheese-loving New Yorkers who agree to adopt a vegan diet for six weeks. Lured by tales of weight lost and health regained, they begin to uncover the hidden sides of animal agriculture that make them wonder whether solutions offered in films like Food, Inc. go far enough. This entertaining documentary showcases the rapid and at times comedic evolution of three people who discover they can change the world one bite at a time.






Intéressant documentaire suivant 3 volontaires "viandards", décidés à devenir végétaliens, sous la houlette d'une jeune américaine elle-même VEGAN convaincue. 
C'est instructif, pour ma part, ça ne m'a pas appris grand chose, si ce n'est me conforter dans l'idée que l'on se VOILE UN PEU TROP LA FACE avec le traitement des animaux en abattoirs, et que ça fait du bien d'être en phase avec soi-même, et de manger de manière éthique et consciente.
PAIX sur la terre pour : les carottes, les patates, les chèvres, les chats, les cochons, les enfants, les femmes, les arbres, les rivières, les poules, le cul des poules pondeuses etc etc...
AND I MEAN IT !

ps : à voir sur le site, en passant par Netflix, et à faire acheter à votre CDI, Médiathèque,grand-mère, etc...

EM

Episode 4 : ARTIFICIAL VERSUS NATURAL

AVERTISSEMENT : Toute ressemblance avec des personnes ou des lieux existants est une pure coïncidence fortuite telle l'univers aime à nous en gratifier. Tout a germé dans mon esprit fertile, d'ailleurs, je suis en train de rêver... ou de cauchemarder, c'est selon...



      D'humeur volcanique today, suite à quelques envahissements de voisinage indésirables, j'ouvre les yeux sur l'évidence qui m'entoure dans cet appartement : tout crie un besoin de retour à la nature ! ( transfuge aussi de ma propre envie, sans aucun doute).


L'ordre extrême qui règne ici est plutôt agréable pour moi, je veux dire, je n'aimerais pas un appartement en bordel inoui, et dénote d'une volonté de contrôle forte. Pour parler sans ambages : ce n'est pas du tout mon style, ça manque cruellement de vie et d'originalité ! Si la nature n'a pas sa place ici - trop sauvage et incontrôlable -, elle est pourtant beaucoup représentée... Les tableaux parfaitement encadrés au mur représentent des animaux sauvages, des fleurs, des papillons, des arbres... La figure de l'envol, de la libération s'y lit : un elf qui déploie ses ailes, une grenouille qui saute d'un nénuphar... Mon regard se pose sur une plante proche de moi : un manguier, comme chez moi ! Sauf qu'il est en bois, celui-là, comme les fleurs du salon, tandis que le sapin sur la terrasse est en plastique.


Des centaines de livres occupent les murs : pour la plupart traitant de développement personnel. « Comment gagner de l'argent en faisant ce qu'on aime ?, Comment attirer ce qu'on veut ?, Comment se faire des amis influents ? Comment manipuler ses proches ? Comment écouter son intuition ?, Comment trouver un mari ?, Comment s'autoriser à vouloir ce qu'on veut ? Comment laisser son intuition nous guider vers ce que l'on mérite de vivre afin d'exploiter son potentiel au maximum ? (Je m'emballe un peu, excusez mon enthousiasme, mais tant de possibilités à portée de main, ou de livre, plutôt, ça laisse pantoise...).

La chat semble de plus en plus heureux, il se lèche même un peu de temps en temps, comme un chat normal (ou peut-être que c'est considéré comme dégoûtant aux Etats-Unis de se laver de cette manière pour un chat ?!)et vient se blottir sur mon ventre quand je lis. Je peux même dire qu'il prend soin de moi depuis hier, m'ayant vu si désespérée. Il me regarde amoureusement, et paraît de moins en moins désorienté quand je lui tends ses « gâteries » sans lui avoir demandé préalablement de faire un triple salto arrière. It's free, my friend ! Il semble avoir perdu contact avec ses instincts.
Beaucoup d'objets, de CD et de magazines sont en rapport avec la notion d'intuition. Amy, celle qui habite ici, est une thérapeuthe orientée sur la quête d'intuition. De quoi donner envie de crier : arrête d'engranger des lectures et ose ! Sens ! Vis ! Les conseils et méthodes pour se connecter à soi-même sont valables un temps, mais le plus important est l'instant présent, non ?!.

Je décide de sortir dans le centre commercial géant qu'est cette charmante ville (la politiquement correctes« Baie des Casse-Noisettes » )
Installée à la terrasse d'un café pour écrire, je ne peux m'empêcher d'être horrifiée par toutes ces connes choucroutées et surmaquillées qui passent dans la rue. L'artifice semble roi ici. Est-ce considéré comme une qualité ? La mienne étant d'être la plus naturelle possible, fidèle à moi-même, c'est un véritable CHOC DES TITANS. J'ai bien peur que l'énergie dégagée provoque un tsunami ! Si Andrea Boccelli pouvait arrêter de s'époumoner dans les rues, ça nous ferait des vacances ! (oui, à Bisounours city, les rues sont sonorisées ; le silence, c'est bien connu,ça angoisse !). Chaque individu a des sacs au bras, un gobelet à la main, un brushing impeccable, le cheveu brillant, la bouche lipstickée, des lunettes de soleil de marque, et arbore une petite touche printanière dans sa tenue du jour : l'orange et le vert semblent à l'honneur ! Ils sont seuls ou par deux, ne discutent pas, et malgré mes vaines tentatives pour engager la conversation, ils se limitent à une réponse polie, sans aucune envie apparente de partage. 

Je tente de repérer quelques tenues originales, quelques piercings ou tatous, qui dénoteraient une volonté d'individuation salutaire pour moi en ces temps de solitude intellectuelle ... peine perdue ! Depuis six jours : aucun ! Si ce n'est hier, une serveuse dans une pizzeria, avec qui j'ai bavardé un bon moment, native de San Francisco et habitant là depuis trois ans, qui m'a confié comme un secret honteux, qu'elle trouvait les gens bien peu sympathiques ici, et qu'elle ne s'était quasi fait aucun ami.


But the little frenchy n'a pas dit son dernier mot... Qui vivra verra !

                                                                                                                                                             EM
Ps : Et attention au Tsunami !
Ps 2 : Une jeune fille est en train d'écrire à côté de moi depuis deux heures, elle me regarde souvent. Alors j'essaie d'engager gentiment la conversation, elle me répond à peine, très polie et souriante. Je ne le prend pas personnellement du tout, je vois bien que c'est la façon d'être ici. Rien. Elle est toujours là, seule. Elle me regarde encore. On ne discute pas. Elle est la 5ème personne depuis ce matin avec qui j'essaie de discuter un peu... Serais-je une lionne au milieu d'un troupeau d'éléphants, désespérée de ne pas parler le même langage ? Où est ma tribu ? Ou mon lion ? Ou mes lionceaux ? Grrrrrrrrrrrrrrrrraooooooooowwwwwwwwwwwwwwwwww............

lundi 11 mars 2013

EPISODE 3 : COMME UN LION EN CAGE


        Au moment où je veux poster ça, j'apprends une triste nouvelle... Coincidence ? J'ai écrit ce texte hier, et aujourd'hui, j'apprends que Fretti est morte.




Ça me révolte, en fait, ce chat enfermé dans un appartement, qui n'en sort jamais, et qui pour semblant de nature, grimpe dans une cabane en moquette (en plus d'être une atteinte au bon goût!).
J'ai envie de l'emmener dehors, pour sniffer un brin d'herbe (qu'il connaisse ça au moins une fois avant de mourir, à défaut d'avoir copule avec quelques femelles...), plutôt que lui donner ses vitamines et moucher son nez. Il ne se lèche jamais, comme s'il ne savait pas faire... Sa fourrure est bizarre, de ce fait. Il prend des bains, alors il n'est pas vraiment sale... Mais il ne sent pas bon la mousse et les bois, comme un chat normal qui traîne dehors.


Miou-Miou, la chatte que j'avais enfant, sentait la vache le matin, car elle passait sûrement ses nuits dans une étable. C'était une bonne odeur, dans son poil brillant, une légère effluve, qui nous amusait beaucoup. On se moquait gentiment d'elle : « Tu pues la vache, Miou-Miou ! »

Fideua, ma chatte Réunionaise, elle, passe son temps à se lécher, tranquillement installée sur mon lit ou sur le canapé. C'est une chatte d'intérieur, sans doute a-t-elle trop courru dans une autre vie. Ou a-t-elle trop été sans foyer fixe ? Quand je l'ai recueillie, un jour de Noël, à La Réunion, elle était maigre, malade (une sorte de pelade), et semblait désespérement vouloir s'installer dans ma maison. Elle en a fait son foyer ! Comme quoi, la persévérance paie... Son poil soyeux noir et blanc sent toujours bon, et j'apprécie la petite toilette qu'elle s'octroie systématiquement avant de monter sur mon lit, quand elle revient du dehors. Elle vit maintenant en Bourgogne. Elle a du avoir bien froid la pauvre,pour sa première saison en métropole, cette petite chatte tropicale, elle qui a l'habitude de la chaleur, et de grimper aux papayers. Elle aime les gens, elle est sociable sans jamais se compromettre. Elle se sent chez elle facilement, elle investit les lieux et gagne le cœur de tous ceux qui l'approchent. C'est magique. Je la revendique plus que toute autre, celle-là. Elle est mon double animal, un reflet de mon âme incarnée en chatte.


Fretti, elle, avec son fin museau toujours chaud et sec, et son regard qui louche tant qu'on a envie de fredonner du Dalida dès qu'on la voit, sent bon la terre et l'écorce. Elle aime crapahuter la nuit, et entrer dans ma chambre vers quatre heures du matin. Elle est toute légère, vive et si câline en même temps. Elle sait vivre ! Elle est une image du bonheur, de la légèreté et de la bonne santé, concentrée en un tout petit corps nerveux. On l'appelle la ratounette. Elle sait ce qu'elle veut, mais ne s'impose jamais aux autres. Elle fait son chemin avec discrétion, et est appréciée des autres chats, avec qui elle joue. Cette chatte passe des heures à jouer et faire des farces à ses copains.

                                     


Tandis que Bob, lui, n'a aucun copain dans l'appartement. Il va l'après-midi chez la vieille voisine d'à côté, mais dans un univers tellement convenu que ça en fait peine. Il a du se conformer aux rites humains pour vivre, ce chat. Jusqu'à oublier qui il est. Il possède des paniers entiers de souris en plastique, de balles, d'objets sensés l'amuser. « L'entertainment » américain s'étend aux animaux de compagnie. Bientôt, ils vont vendre aussi de la musique pour plante d'appartement, et des vitamines pour bien faire sa photosynthèse la nuit !
Il m'a reniflé avec curiosité ce soir, comme je rentrais de ma promenade dans la nature. Il semblait excité par les brins d'herbes sur mon pull...
J'avais perdu l'habitude de la litière, quelle puanteur ! Et quelle contrainte ! Cela me semble anti-naturel. Fideua, bien que chatte de ville habitant en maison, m'a toujours épargné de m'occuper de ses besoins. Elle s'en occupait elle-même, descendant dans la rue ou par le jardin derrière, très proprement et discrètement. J'avoue que j'appréciais énormément cela, et que cela a comme renforcé notre amour. Elle ne se rendait pas dépendante de moi pour ses besoins naturels, et gardait ainsi une certaine classe à mes yeux. Et la classe est quelque chose de très important chez un chat. La distinction et l'élégance, dans un gant de velours. Alors arrêtons les cabanes-grattoirs géantes en moquette triple épaisseur et les lingettes pour désinfecter les pelles à merde, et laissons simplement la porte ouverte sur le jardin ou l'arbre au coin de la rue, et les chats s'en trouveront bien mieux !

EM


PS : synchronicité INCROYABLE(ment triste), je viens d'apprendre la mort de Fretti, la petite chatte merveilleuse qui louche. Ma peine est beyond words...
Spéciale dédicace pour la ratounette magique, I ll never forget U
http://www.musictory.fr/musique/Dalida/Laissez-moi+Danser

dimanche 10 mars 2013

EPISODE 2 : HAPPY BIRTHDAY IN AMERICA


      Je me réveille en bien meilleure forme. Contre toute attente, je me sens d'humeur festive, prête à célébrer mon anniversaire ! Et oui, c'est mon anniversaire ! Cette journée est la mienne, je vais faire TOUT ce que j'ai envie de faire. Après une séance de yoga et méditation enjouée, je me sens prête à aller explorer la ville où je loge.
La première chose que je fais, c'est de m'offrir le superbe bouquet de fleurs roses fushia qui me fait de l'oeil   dans la boutique. Et pourquoi pas, me suis je dit ? Aide toi et le ciel t'aidera. N'attends pas que quelqu'un te les offres.


Je m'étais habillée chaudement, tout en restant sexy, rouge à lèvre assorti aux moon boots (je déconne).
Et là, magie... Je me suis cru dans un feuilleton, ceux que je regardais quand j'étais ado, Beverly Hills par exemple. Mon cappuccino à la main, j'ai fait mon shopping de première nécessité, avec une joie de petite fille. Je suis aux Etats Unis, ça y est !! Je l'ai réalisé en lisant California sur les plaques minéralogiques. Pas du tout les mêmes voitures qu'à NY. Moins de berlines, beaucoup de 4x4, de décapotables. Tout est si propre, rangé, aligné. Le centre-ville rassemble de nombreux magasins et restaurants, très artificiel pour la française que je suis. Tout est neuf et clinquant. Je m'impatiente aux feux rouges, personne ne traverse avant que cela ne soit vert, comme en France... Je flotte, je souris à tout le monde, et beaucoup me disent good morning en me croisant. Les américains sont extrêmement serviables et affables. Pas de snobisme, personne ne vous regarde en coin si vous ne portez pas la tenue adéquate. Facile pour moi d'être classe, beaucoup sortent en jogging et polaires dans la rue. Le chic français, je comprends maintenant ce que cela signifie ! En demandant mon chemin, je me lie avec un homme charmant, un pilote de ligne, qui me propose spontanément d'aller boire un verre la semaine suivante à San Francisco. Quel plaisir cette spontanéité ! Dans la boutique où j'achète un adaptateur de prise, je discute une heure avec la manager, une jeune femme d'origine iranienne, et l'on parle de Marjane Satrapi, puis de l'Asie du Sud Est où elle a voyagé pendant 6 mois. Nous décidons d'aller essayer un nouveau restaurant grec quand elle aura fini son travail. Chouette ! Elle me demande pourquoi j ai des fleurs, à ma réponse elle s'empresse de me souhaiter un bon anniversaire avec un hug.
Je rentre tranquillement, non sans passer par le cinéma, un bon anniversaire ne peut se passer d'un bon film (qui s'averrra la croûte ultime : le film que vient de réaliser Dustin Hoffmann, mauvais à un point qui m'a laissée pantoise, tant j'aime cet homme). Je rentre dans quelques boutiques afin d' essayer des chaussures plus chaudes que les miennes, et c'est les soldes, je trouve une ravissante paire de bottines en cuir à 20$, pile ma taille. Je me dépêche de rentrer car j'ai un RDV skype avec mon amie espagnole, elle a entendu mon désespoir de la veille et aujourd'hui, je rayonne et suis heureuse de le partager avec elle aussi.
Je m'adapte en douceur, au froid, à cette atmosphère de banlieue chic, et décide d'en prendre ce qui me convient. Sentir que je suis libre de partir si je me l'autorise, m'a donné envie de rester !
En rentrant, la voisine sonne à ma porte avec un beau bouquet de jonquilles en me souhaitant un joyeux anniversaire (même s'il était superflu de me préciser qu'il faut cacher les fleurs la nuit au cas où le chat mâchouillerait les feuilles, peut-être toxiques) Puis c'est au tour de la voisine de droite, une bonne amie de celle chez qui je loge, de m'offrir des tulipes pour me souhaiter la bienvenue, et des chocolats ! Incroyable ! Je ne pensais pas en recevoir tant quand je disais « aide toi... »
Aujourd'hui, je suis heureuse de célébrer mon anniversaire dans ce nouvel endroit, celui que j'ai choisi de venir visiter, réaffirmant encore davantage ce pour quoi je suis faite dans cette vie. Ecrire ce que je vois de la vie afin de l'intégrer, et ainsi aider d'autres personnes à intégrer ce qu'elles vivent, pour évoluer.
Un anniversaire marque un cycle, propice au bilan, et aux souhaits de réalisations personnelles. Une manière de se repositionner dans la voie que l'on a choisi, encore, et encore....

Haight ashbury, SF

Savoir QUI je suis, ici, dans cet environnement si différent de celui qui résonne avec moi, c'est un cadeau. Je me souviens que quand je suis arrivée à La Réunion, mes premiers temps se sont faits dans une maison qui était le contraire de ce que je suis, dans une ville froide et inhospitalière pour moi (Le Tampon, tout un programme!).
J'ai décidé de prendre ce qui est disponible, et à me procurer le reste. Car tout est disponible dans l'univers, à celui qui sait ce qui lui convient, qui sait demander, qui sait recevoir.
Et je sais par exemple, que je suis un chat. Pas un chien. Et encore moins un chat qu'on essaie de transformer en chien !
PS : D'ailleurs, je suis sensée lui donner des bains à ce chat, il a même une serviette spéciale dans la salle de bain. Je vais plutôt lui apprendre à lire, qu'en pensez-vous ?

EM


EPISODE 1 : Et si les américains avaient la fâcheuse manie de vouloir changer les chats en chiens ?


     J'aime les chats car ce sont les plus sauvages des animaux domestiques, en tout cas, très différents du chien. Ils savent s'écouter, faire ce qu'ils ont envie de faire, sans chercher à plaire. Ils sont indépendants, réclament quand ils ont faim, ne bâfrent pas plus que de raison, et dorment tant, que c'en est presque indécent ! Envie d'un câlin ? Ils s'approchent à pas feutrés... Pas envie ? Un coup de patte et on ne les revoit plus pendant des heures...
Et moi, dans cette histoire, où suis-je ? Tout simplement ici, en Californie, dans une banlieue résidentielle chic au nord de San Francisco.
My american dream a commencé il y a des années, et j'associais tant de liberté et de créativité au nom de San Francisco, que je me devais d'aller y faire un tour. Je sentais que ma vie stagnait là où j'étais, et qu'un déménagement s'imposait... cela s'est fait naturellement, mais ce départ a généré des peurs et des attentes. L'inconnu total.
Mon arrivée à Chicago au beau milieu d'une tempête de neige a donné le ton :frisquet ! Quand j'ai atteri à San Francisco, mauvaise surprise : un froid glacial, de la pluie et du vent m'ont accueillie. Habitant une île tropicale depuis de nombreuses années, le contraste fut rude, d'autant que j'avais choisi la californie pour la clémence de son climat.
Pourtant, ce pays me réservait bien des surprises... Mon voyage débuta donc sous le signe des cadeaux.
Une des roulettes de ma valise ayant été cassée pendant le trajet entre Chicago et San Francisco, je le signalais à un agent, sans aucune autre idée que leur signaler. Ni une ni deux, il me dit qu'il allait me la changer. La roue ? La valise ? Epuisée, je ne compris pas bien... il me demanda mon nom, me fit signer un papier, puis me ramena une grande valise neuve, même mieux que la mienne, et me dit que cela serait ainsi plus rapide que s'il me réparait la mienne. J'étais abasourdie. En France JAMAIS ceci n'aurait pu se produire. Je suis repartie acvec mon cadeau (qui roulait décidément très bien), et après quelques pérégrinations, suis arrivée dans l'appartement que je vais occuper pour deux mois. Je n'ai rien aimé : ni le semblant de ville résidentielle que j'ai traversé, ni le côté compassé des bâtiments de la résidence. On dirait une ville du 3ème âge, pour mémés avec leurs caniches. L'appartement est ordonné au delà de l'imaginable, moquette épaisse partout, et une certaine oppulence s'en dégage, le jacuzzi et la piscine en témoignent. C'est confortable, pour le moins. Je m'y sens mal, instantanément. La propriétaire m'a laissée des feuillets entiers de précisions sur le fonctionnement de chaque chose... dont au moins quatre sur celui du chat.
Car oui, aux USA, les chats sont livrés avec un mode d'emploi.! Cela va de comment le caresser à comment compter les cuillères de complément alimentaire pour booster son immunité à mettre dans la pâtée, le tout biologique bien entendu... Puis, à lui donner ses petites « gâteries dentaires » (c'est traduit ainsi sur le paquet), qui sont sans soja, sans blé et sans hormones, of course !


Aux EU, j'ai remarqué que sur les paquets, on indique ce qu'ils ne contiennent pas avant ce qu'ils contiennent ! Un bon produit sera : gluten free, soya free, no corn, no wheat, no soy, no preservatives, no salt, no suggar, free range, pour les œufs : cage free, sans antibiotiques, sans hormones, sans stimulants (on précise même que cela convient au régime végétarien) etc etc.... Il règne comme un climat de suspicion sur la nourriture...
Des cadeaux m'attendent dans la cuisine :un frigo plein de bonnes choses à mon attention, ainsi qu'une carte de bienvenue et des sels de bains. Tant de charmantes attentions me touchent, mais me font sentir encore plus coupable de ne pas me sentir à ma place ici.
Pourquoi ? Et bien parce que s'il ne s'agissait que de moi, je repartirais aussi sec ! Le côté aseptisé ne me convient pas décidément pas.
Le lendemain, jet lag aidant, je suis maussade. Il fait si froid que je saigne du nez, l'air sec et frais sans aucun doute... je n'ai pas les vêtements adéquats...je tente une sortie, mais me perds dans les parkings de la résidence, et décide de rentrer au chaud, broyer du noir en mangeant ce qu'il y a dans le frigo. La voisine vient me montrer comment je dois m'occuper du chat, et que si je décide d'aller faire un tour, je dois lui laisser le chat, qu'il ne reste pas seul ( depuis quand les chats ne supportent pas d'être seuls?). Elle me montre son panier à jouets, ainsi que comment lui lancer une souris en plastique (pardon, en fourrure synthétique naturelle sans produits toxiques). Le chat possède sa propre maison au sein de la maison, une espèce de contruction à étages recouverte de moquette beige. De loin, j'ai cru à une isntallation d'art contemporain ! Je décide de ccommencer à lire les instructions que la propriétaire m'a laissé, mais m'arrête très vite, perdue dans les multiples explications concernant le chat : il sait faire des « tours » : assis, couché, donne la patte, remue les fesses... et là, seulement là, je peux lui donner une gâterie alimentaire (je le confesse, je lui ai donné une gamelle de gâteries, car elle ressemblaients aux croquettes bio. Oups ! Avec ce shoot de vitamines, il va courir partout !). Le soir, avant de le mettre au lit, je dois lui faire faire ses tours ( de magie?), et le matin, il a le droit de rentrer sous les draps, mais je dois avoir des gestes très lents, sinon il prend peur... Autre recommandations au hasard : ne pas laisser mon fil dentaire trainer dans la salle de bain, s'il joue avec il peut l'avaler, les intestins du chat ne sont pas fait pour le fil dentaire.


Le principe de précaution semble être le maître mot ici. Mais que cache-t-il ?
La volonté de contrôle ! Nous y sommes. L'américain a intégré dans ses gênes la domestiquation de la nature. C'est plus récent qu'en Europe, donc sans doute plus prégnant. Mais s'il a dompté la nature, il verse maintenant dans l'extrême, et la nature semble trop apprivoisée, comme « dénaturée ». Pourquoi craindre la nature ? Elle pourvoit à tout !
Luckily, une phrase fait écho en moi ce soir là, et alors que j'étais passablement deprimée, je me suis simplement autorisée à sentir ce que je sentais et à penser ce que je pensais au fond de moi. « L'adaptation est une chose, se forcer en est une autre. Si j'essaie de m'adapter à un environnement etranger à ma nature profonde, je ressens un conflit interne, mes désirs s'opposant à mes actions. » Alors plutôt que de m'auto convaincre que tout est parfait comme ça, jai eu l'honnêteté de reconnaître les choses qui ne me conviennent pas ici. Tout s'est dénoué.


                                                                                                                                                             EM