samedi 25 mai 2013

LAISSEZ NOUS NOS SEINS ! ou vision socio-reflexive du cancer en occident

     Angelina Jolie s'est faite amputer de ses deux seins, préventivement. Ce titre m'interpelle tant,  en devanture du tabac presse, que je m'arrête pour feuilleter l'article. Va-t-on bientôt se faire enlever le cerveau afin de prévenir toute tumeur au cerveau ?
Pour Angelina, en plus, les deux sont liés... son intelligence ("intelligence physique") ne se se situait-elle pas dans ses deux seins, justement ? Quel acte terrifiant, pour une femme, qui plus est, quand elle est publique et connue pour sa plastique ! Son acte est taxé de "héroïque" par la presse, celui d'une "guerrière". Moi, il me choque, et j'éprouve de la compassion. Chacun est libre pour lui-même, de faire ce que bon lui semble. Jusqu'à se mutiler si ça le rassure.



                                       



      Pensez-vous qu'enlever une partie du corps va supprimer l'éventualité de la maladie ? Si la maladie, comme on le sait en médecine chinoise ou ayurvédique, n'est qu'un exutoire du corps afin de retrouver l'équilibre, si le signal est pris en compte ; alors se débarrasser de l'organe enlève juste la possibilité d'exprimer ce déséquilibre, mais ne résout nullement le problème. La médecine moderne se laisse entraîner dans des débordements extrêmes... et le corps devient une machine que l'on pense pouvoir réparer comme une voiture, sans nulle considération pour l'entité que nous sommes : âme -corps-esprit. A-t-on tant versé dans le matérialisme comme philosophie de vie, que même la maladie, on pense pouvoir la traiter comme une panne de machine à laver ? Allez hop, on change le filtre ! En tout cas, toute sa fortune, à cette belle actrice, ne lui a pas ouvert les portes des thérapies naturelles et des bienfaits de la méditation. Dommage.

                                       


     Ce qui m'a frappé ce matin, en lisant cet article, c'est la vision que l'on a de la maladie en Occident. Le cancer sonne comme une malédiction que l'on fuit. Le mot en lui-même contient une connotation négative. Il fait peur, comme un cancrelat, comme le crabe du zodiaque. Il a la même sonorité que le "cancre" (anagramme qui plus est ) Son étymologie vient du grec karkinos : écrevisse, et en latin signifie "chancre, crabe". 
Alors, il s'agit de prendre une mine contrite et pleine de pitié pour le malade du cancer. Bien plus que pour l'infarctus ou l'hépatite. Le cancer contient en lui une véritable tragédie interne. Au juste, est-ce que cela aide le malade, autant de sérieux ? Pourquoi dramatise-t-on tant cette maladie ?  La maladie existe bien pour une raison, n'est-ce pas ?


                                           


          On peut guérir de tout, comme on peut mourir de tout. On ne meurt d'ailleurs que de la mort. Un tel aura survécu aux camps de concentration et mourra en glissant sur le trottoir, tandis qu'un autre, après trois cancers, mourra d'un accident de ski. Alors, pourquoi ne pas considérer la maladie juste pour ce qu'elle est ? Le symptôme, plus ou moins évident, d'un déséquilibre interne, d'une faiblesse d'immunité, le tout soignable par un rééquilibrage interne. Chacun ses mots pour expliquer cela... mais l'important, n'est-ce pas que cette maladie fasse sens pour le malade ? Pas en terme de culpabilité et de jugement de soi-même, mais au contraire en terme d'acceptation. Bien sûr, la maladie est désagréable, et il est sain de vouloir retrouver la santé au plus vite. Mais pour être débarrassé de quelque chose, ne fait-il pas déjà l'identifier ? En connaître les contours ? Puis en découvrir les causes, afin de cesser de nourrir ce mal à la source ? Oui, cela demande donc pas mal de connaissance de soi-même, et je crois qu'en cette matière, le plus érudit est encore le principal intéressé. Or, nous nous comportons face aux médecins comme s'ils savaient tout mieux que nous-même ce que nous ressentons. Certains mêmes, essaient de culpabiliser le patient d'avoir envie d'être acteur de sa guérison : "qui a fait médecine, ici ?" En matière de cancer, on peut dire que la médecine actuelle, face au taux de mortalité énorme dû au cancers (sauf chez les plus vieux), s'avoue souvent sans réponse, et les médecins parfois démunis appliquent le lourd protocole, faute de mieux. Chimiothérapie, radiothérapie, greffe, etc... qui dans certains cas sont de l'acharnement thérapeutique.

      Ne vous êtes-vous pas déjà demandé comment vous agiriez, si l'on vous dépistait un cancer ? On connait TOUS plusieurs proches qui y sont confrontés. Que feriez-vous, concrètement ? Vers quelles médecines vous tourneriez-vous ? Que feriez-vous de votre vie ? Par qui souhaiteriez vous être entourés ? Où voudriez-vous aller, pour vous retaper ? 
Je pense que rien ne soigne plus que l'amour des proches, de la famille, des amis, des inconnus (une infirmière chaleureuse, qui tient finalement le rôle de maman...), un environnement paisible, une nourriture saine, une nature accueillante, des lectures inspirées, des films drôles et intelligents, de l'écriture chaque jour, des thérapies douces, comme l'acupuncture, l'homéopathie, des plantes, des huiles essentielles, du yoga, natation ou ballades ... etc
Mais tout cela ne sert qu'à restaurer la sérénité intérieure, la paix en soi, afin d'offrir le meilleur terrain au rétablissement. Car ce qui guérit, c'est la vie. Quand la vie prend le pas sur la mort. 

     La maladie s'affronte, seulement une fois acceptée, quand un sens se fait, qui est différent pour chacun, et s'exprimant de diverses manières. On peut déjà tout simplement la prendre comme un excellent prétexte pour s'arrêter et s'occuper de soi. Pour se découvrir mieux, et peut-être réaliser que l'on a pas de temps à perdre pour vivre ce que l'on a envie de vivre profondément. Regardez le nombres de révélations et de déclics qui arrivent quand la vie est menacée !

    Enfin, être malade, n'est ni un drame, ni une honte, ni une malédiction. C'est une expérience de vie, à laquelle la plupart d'entre nous sommes confrontés, aussi sûrement que CHACUN d'entre nous est confronté à la mort, et qui peut être vécue pour ce qu'elle est, sans chercher à en rajouter.
J'ai vu mon père choyer ma mère comme jamais, quand elle a été malade à 40 ans. Aller la voir chaque jour à l'hôpital, à 2h de chez nous, lui peindre et dessiner des tableaux chaque jour. Des preuves d'amour, ma maman en a eu plein, tant et si bien qu'elle est sortie du coma, alors que les médecins la disaient perdue ! Yes, elle est revenue ! She can do it ! Peut-être la volonté de son âme de rester encore un peu....  elle avait des choses à faire, ne serait-ce que nous élever encore un peu, ma soeur et moi. 

    Maintenant, je suis sensible au mot cancer, et il m'a fait peur pendant longtemps, si bien que je peinais à le prononcer... ceci doublé d'une angoisse d'être malade à mon tour... Et  bien, j'ai compris que ma peur cachait surtout un trésor :
une immense envie..... DE VIVRE !!! 
Yallaï. 
om shanti
Shanti shanti Om !

                                                    

                                                                                                                                                                                                                                                 EM

1 commentaire:

  1. Magnifique comme d habitude. Tu me manquais...d'ailleurs, demain au repos je viendrais me mettre à jour avec tes écrits. Une fois que j'ai vu la vie revenir en toi, je me suis moins inquieté et je suis venue moins souvent. J'ai pas encore vu ce petit clinc d oeuil.
    Bavo pour tes seins, les miens, et le reste.
    Mouak
    xpix

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