mercredi 22 mai 2013

QUAND LE JAZZ S'EN MÊLE... ou synchronicités jungiennes

     Jung parle de "synchronicité" pour évoquer ces "coïncidences" qui nous arrivent parfois et auxquelles nous sommes libres ou non de donner du sens. Que nous relevons ou pas. 
L'exemple connu que Jung utilise pour exprimer son idée, est celui du Scarabée. En effet, l'analyse d'une de ses patientes patinait, en proie à un blocage rationalisant. Elle lui racontait le rêve qu'elle avait fait dans lequel elle recevait un scarabée d'or, quant au même moment, un bruit se fait entendre contre la fenêtre. "Le voilà, votre scarabée !" lui lance Jung en attrapant l'insecte qui vient de se cogner contre la vitre. Il s'agissait d'une cétoine dorée, version européenne du scarabée d'or. Cette patiente, si cartésienne, avait sans doute besoin d'un déclic parlant pour la libérer de ses carcans,  et s'autoriser à CROIRE. Croire en la vie, lui faire confiance, en réalisant que l'univers pourvoit à tout, pour peu que l'on soit connecté à lui.


                        

    La magie de la vie est ténue. Sachez la reconnaître. Ne vous laissez pas influencer par les sceptiques qui vous répondront qu'une telle coïncidence n'est que le fruit du hasard, qu'il ne s'agit que de votre propre interprétation, ce qui équivaut à dire que l'on peut faire parler chaque événement de la vie à notre guise. Alors que là, il s'agit de synchronicité.

    Ainsi, hier soir dans la voiture, nous entendons une musique jazz reggae, qui met mon amie en joie. Son enthousiasme me gagne et nous apprenons qu'il s'agit de Winston Mc Anuff. "Je crois que je l'ai vu en concert..." Je réfléchis un peu... Et tout à coup, illumination ! avec une joie et une énergie soudain décuplée : "J'avais adoré son concert il y a deux ans à La Réunion, j'ai même bavardé avec lui à la fin ! Nous avions parlé de New York et il m'avait donné envie d'y aller, pour écouter du jazz !" Au même moment, l'animateur se met à le questionner, et il évoque son amour du Maloya, découvert lors de sa tournée à La Réunion, et son travail avec Lindigo, un groupe de ma ville que je connais très bien. Tout ça hier, jour où j'ai pris la décision de retourner à La Réunion, car mon Île me manque.
Quel sens puis-je donner à cela ? Et bien, déjà, la coïncidence m'a frappé suffisamment pour que le la note. Puis, elle m'a rendu joyeuse. J'en déduis que ce qui touche à La Réunion me rend heureuse, alors qu'il est sans doute légitime que j'ai envie de m'y réinstaller. 
Oui, les signes de la vie nous apparaissent parfois après coup comme quantité négligeable... Mais qui a dit que les choses belles devaient être énormes ? De plus, l'important est l'énergie que nous ressentons au moment où cela arrive. Alors, oui, je peux l'interpréter, mais cela n'enlève rien à l'apparition de la simultanéité du désir intérieur et de l'évènement extérieur. C'est CELA qui est notable. J'aime avancer dans la vie avec les signes et les impressions qu'ils déclenchent en moi, afin de tracer ma route le plus possible dans la juste direction.

     La synchronicité n'est pas du domaine de la pensée. Elle est du domaine du fait, de l'acte. Il n'y a pas à convaincre, à être d'accord ou pas. Car c'est. Comme la foi selon Montaigne, au-delà de toute argumentation. C'est un ressenti, comme dans une posture de yoga où tout à coup, on a une étincelle de conscience, et que l'on sent la vie en soi, qu'on se sent un avec l'univers.  La synchronicité nous révèle une partie de nous même, elle nous fait apparaître notre monde intérieur, que nous découvrons chaque jour. L'univers met deux choses similaires côte à côte afin que nous les voyions bien. Impossible de les rater, car il les remettra sur notre chemin, encore et encore. La chose importante est que ces choses résonnent avec un désir à l'intérieur de nous, ou avec une facette de notre personne.

     Le jour où je suis partie de La Réunion, une petite chatte que j'adorais s'est faite écrasée. Je sais au plus profond de moi qu'il s'agit d'une synchronicité. Mais elle m'a tellement attristée, et j'étais si déracinée en Californie, que loin de mes repères, j'ai eu du mal à me connecter suffisamment à moi pour en comprendre le sens. Maintenant, cela me laisse toujours un peu pensive. Je crois que cette chatte représentait ma joie de vivre, mon insouciance, et que je l'ai perdu en partant. Me retrouver dans un mode de vie si consumériste, si loin de moi, était une violente gifle. Cette joie, Dieu merci, est toujours là. Mais la magie du lagon, du soleil, du plaisir simple de dorer mon corps au soleil, me manque.  Bien sûr, si je suis partie, c'est pour une bonne raison, pour trouver ce qui me manquait. Je crois que j'avance de ce côté là, avec les grandes décisions de vie que je suis en train de prendre, et qui m'enchantent. Je cherche juste une vie simple et protégée, au contact de la nature et des hommes bons, où je puisse créer autant que je le veux, aimer et échanger. Et s'il faut faire des sauts à NY deux fois par an, je crois que c'est tout à fait possible. Me réunir en quelque sorte. Réunifier ces facettes de moi qui ne demandent qu'à vivre en harmonie, et tant pis si ce n'est pas conventionnel, car ma seule convention est de vivre MA vie avant de partir !
Et vous, je vous souhaite de tout mon coeur de vous battre pour vivre VOTRE vie. Elle vaut la peine.
                                                                                                                        EM


                                                                                                                 
OLé !


2 commentaires:

  1. arrête ça me fait envie... Pornic est en bordure de mer, le sable y est fin, la couleur de la mer certes moins chatoyante...
    j'ai chaud emmitouflée dans mes pulls & parka
    BON SEJOUR EN METROPOLE QUAND MÊME

    JE TE BISE li²

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  2. Oh OUI, Chaleur des iles, revient à moi !!!!!
    Vous aussi, il fait tres froid ? Ici, a nancy, C incroyable !
    Bises !

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