jeudi 8 janvier 2015

Charlie Hebdo, symbole de la résistance française ? Le 8 janvier 2015 restera gravé dans nos mémoires.

          En lisant les réactions des personnalités réunionnaises, suite à l'assassinat des journalistes de Charlie Hebdo, j'ai réalisé ce que signifie "être solidaire". Ce n'est pas juste en présentant ses condoléances à la famille des victimes, NON ! C'est en se sentant SOI-MÊME victime de la tragédie. Ce n'est pas en l'éloignant de nous, et en faisant des grandes phrases bien convenues, mais en s'indignant, en reprenant le flambeau satirique avant qu'il ne s'éteigne : car c'est notre liberté individuelle à chacun qui a été bafouée hier ! Ce ne sont pas les pères de famille qui ont été visés ce jour-là, mais bien les empêcheurs de penser en rond, les pourfendeurs d'une information citoyenne et démocrate, avec, cerise sur le gâteau, l'ingéniosité et l'humilité de nous faire éclater de rire ! Sans se prendre au sérieux, ces hommes-là on fait beaucoup pour l'humanité, pour la tolérance. Et que ceux qui critiquent leurs prises de positions politiques et religieuses réalisent qu'ils critiquaient tout extrémisme et toute bêtise sans exception, pas uniquement celles des Islamistes. 

    Quand j'ai vu de bons amis autour de moi pleurer, dévastés par la nouvelle, comme si on leur avait coupé les ailes, j'ai été très émue. Eux qui "ont grandi avec Charlie Hebdo", c'est un modèle de liberté et de légèreté qu'on a voulu détruire. J'ai vu combien c'est aussi un bout d'eux-mêmes qu'on a tué hier : cette déconne si française, si libertaire et subversive, celles de nos parents en 68, celle qui est notre "french touch" aussi, pétrie d'ironie, de bons mots, pour remettre les orgueilleux, les dominants, les tyrans à leur place ( tous ceux avec qui, étrangement, on ne se marre jamais).

L'impact de cet assassinat sur moi est très simple :
1. Incrédulité. Colère. Indignation. Tristesse
2. Sursaut. Réveil. L'envie décuplée de restée engagée pour que les idéaux auxquels je/nous crois/yons, ne restent pas que des théories : amour, partage, paix, douceur, joie, rires, respect etc... Prônons ces valeurs de gauche, partagées par les artistes, par ceux qui créent leur vie au lieu de la subir, les gens simples, les amoureux de la nature, tous ceux qui connaissent le sens de la vie et en font leur essentiel au quotidien. Oui, éclater de rire devant un dessin de Charb montrant une dinde que l'on sort du four pour Noël, titré " Nabila est sortie de prison", ou un Allah où est le bar ?, c'était trop bon ! 

             
    Aux armes citoyens,
armez-vous de stylos, de pinceaux, de graines à semer, de sourires, de micro, de guitares, 
car ces deux lâches cachés derrière leur cagoule, ( vous avez bien mal visé, les gars !) s'ils n'ont pas raté leurs cibles humaines, se sont bien fourvoyés en pensant faire cesser l'humour, la subversivité, la liberté de pensée ! 
Plus que jamais, défendons notre culture, celle qui nous fait réfléchir, vibrer, pleurer et rire, pour que la France reste le pays des droits de l'homme, nous fallait-il un choc si violent pour enfin ouvrir les yeux sur ce que nous devons préserver et défendre ?

                                                                                                                                                            EM

1 commentaire:

  1. Comme tant d'autres,enfant des années 80, né bien après mai 68, après les trente glorieuses, à l'aube du terrorisme moderne, j'ai découvert Cabu au club Dorothée, et peu à peu le dessin satirique en grandissant, la portée d'un dessin, sa capacité à exprimer en quelques traits la révolte, l'injustice, la poésie, le désir, la beauté..n'oublions pas que c'étaient aussi des poètes. Que leur esprit vive et que la lutte continue. J.

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