mardi 23 juillet 2013

ARRETER DE SE PLAINDRE, 1er PAS VERS LE BONHEUR !

    Humains, la seule chose qui nous restera, au final, c'est le contentement. C'est la faculté qu'à l'être humain de pouvoir apprécier ce qu'il a, à la manière de l'oiseau qui se contente de voler. De voler non pas pour aller chasser, mais de planer des heures au gré du vent, pour le plaisir. La notion de plaisir est purement humaine, les animaux n'en ont pas besoin, ils ne font que ce qu'il leur est nécessaire. Et le bien-être apparaît comme étant la 1ère nécessité.

1. Prendre un jardin

   Il y a quelques années de cela, dans une communauté libertaire en Thaïlande, j'ai connu quelqu'un d'incroyable. Nous avions sympathisé immédiatement, une créativité en commun, un coté atypique et un peu fou. Toutefois, après quelques temps, le naturel est revenu au galop et il a commencé à se plaindre constamment, pour de petites et grosses choses. Il s'inquiétait pour ses finances, entre autre, mais de manière obsessive, en faisant référence à son manque d'argent presque à chaque conversation, ce qui l'enfonçait de plus en plus. Ainsi, il ne voulait pas aller boire un verre, car il comptait chaque centime, et n'était pas content non plus quand je l'invitais. Par contre, je remarquais qu'il ne prenait pas le temps de cuisiner chez lui (pas le courage, disait-il), alors que les placards étaient pleins, achetait chaque midi des choses toutes préparées, et buvait systématiquement son café dehors. Quand je lui demandais de venir nager avec moi, il me rétorquait qu'il n'avait pas assez d'essence. Il avait eu la chance de se voir payer par l'état un stage de danse contemporaine qui coûtait une fortune. Il avait râlé pendant deux semaines pour avancer les frais d'hébergement, pestant contre la lenteur des services sociaux. Aucune gratitude ! Quand je lui disais que j'appréciais sa compagnie, il me répondait qu'il se demandait ce que je pouvais trouver à un espèce de singe comme lui. Etc etc etc... Nous avions pourtant beaucoup échangé ensemble, à propos des tourments familiaux que nous vivions, mais autant je le faisais pour essayer d'aller mieux, autant, lui, le faisait juste pour déverser son marasme  à mon oreille des heures durant, sans attendre de cela une amélioration. Je devais me rendre à l'évidence : il était sombrement négatif, et bien décidé à y rester et à y entraîner tous ceux qui restaient autour de lui !

2. Localiser le tilleul

    Il ne savait relativiser et simplement être content de ce que l'on vivait ensemble. Sur la plage, il ne pouvait contempler le coucher de soleil ; il soupirait bruyamment, parvenant même à me gâcher mon plaisir. Quand je cuisinais quelque chose, la 1ère chose qu'il disait était : "tu as fait une tâche sur la table !", et il replaçait derrière moi au cm près tout ce que je touchais, de sorte que c'était irrespirable. Lorsque j'étais au creux de la vague, nous nous entendions bien. J'étais triste et misérable, il semblait s'en accommoder très bien. Dès lors que ma joie de vivre a refait surface, cela l'a exaspéré. J'avais envie de partager mes écrits, qu'il se réjouisse avec moi de mes réussites. Que dalle, ça l'énervait. Il n'avait jamais envie de sortir, la race humaine étant décevante, et me faisant la gueule quand j'allais à des soirées. Je ne donnais guère de prise à tout cela, et menais ma vie. Je pensais juste "Quel dommage ! On pourrait faire tant de choses ensemble !". Il allait souvent se coucher en disant : "La vie, quelle merde !", chuchoté suffisamment fort pour que je puisse éventuellement l'entendre. Il voulait que je le plaigne. Il s'agit ici de se complaindre dans son malheur et de se boucher les yeux face aux milliers de minuscules trésors qui s'agitent sous notre nez. Puis, j'ai pris le parti d'en rire, avant de m'éloigner. Cet homme-là m'avait permis une illumination : je m'étais mise à sa place, m'imaginant la veille de sa mort, et imaginant les propos qui lui seraient venus, les pensées. Des regrets sans doute... Et pourquoi ? Parce qu'il n'aurait pas su exprimer l'amour qu'il avait sans doute dans son coeur pour ses proches, enfants, compagnes, amis... son amour pour la vie, qu'il n'honorait pas tellement, disant qu'il n'y était pas attaché, reprenant à son compte certains philosophes nihilistes. Et surtout, que cet attachement matériel était vain, qu'il est stupide de s'empêcher de vivre dans une cuisine car elle est salissante, et de passer des heures à se plaindre et à chercher la dispute plutôt qu'à rire ou à faire l'amour !

  Cette histoire m'a fait réfléchir sur l'important dans la vie. Un ex avec qui je suis restée amie m'avais dit; lorsque je lui avais appris que je vivais avec quelqu'un :" Tu mérites quelqu'un de chouette, avec qui tu sois bien, qui respecte ta sensibilité, car la vie est douce avec toi" ça m'avait touché sur le coup, mais à la lumière de l'histoire que je vivais, cela sonnait comme une mise en garde! On peut se plaindre de quelque chose qui nous déplaît, il me semble, quand c'est dans l'objectif de le changer; ou de ne pas rester indéfiniment tributaire de la situation. En fait, quand il y a une velléité de changement, même minime, on sort de la passivité.

   Je crois que quand on en chie tellement dans sa vie que l'on pense que la mort seule sera une délivrance, doublé parfois d'une amertume de voir nous échapper ce joyau qu'est la joie de vivre et à laquelle ont droit tous ces gens chanceux qui nous entourent... Mais si l'on survit à ce passage de désespoir et de douleur (deuil, viol, perte d'un enfant, violence, maltraitance, maladie, accident, guerre, abandon...), qui peut durer des décennies, et que l'on se relève, si l'on renaît de ses cendres, alors, surgit une force et une confiance en la vie infinie. De la misère naît un trésor : le sens de la vie !

   Quelles que soient les épreuves traversées, quelle que soit l'enfance éprouvante que l'on a eu, CHAQUE individu sur terre a ce pouvoir de résilience. Certains sont épargnés par les malheurs, d'autres les goûtent dès la naissance. A quoi bon se plaindre de sa destinée ? Se plaindre à qui ? A son patron ? Ses parents ? Dieu ? Qui ? Soi-même ? Pour s'auto-flageller de plus belle ?! Que nenni ! La 1ère chose à faire, une habitude à prendre comme d'arrêter de fumer : retenir ses plaintes, et essayer de trouver une toute petite chose positive. La dire. Sourire chaque jour à quelqu'un, gratuitement. Même au plus profond du marasme, descendre dans la rue et parler à quelqu'un (acheter une baguette à la boulangerie), caresser un animal (chat, chien, cheval, grenouille...), écrire quelques lignes ou dessiner ou coudre ou faire un gâteau ou bricoler une toute petite chose. Même changer une ampoule. Se sentir actif et ayant une prise sur les évènements a l'effet magique de nous reconnecter au réel et à notre capacité d'action.

3. Cueillir des fleurs odorantes de tilleul pour l'hiver

  Dire tout ce que je viens de dire signifie que je vis pleinement mes états d'être, que je ne suis ni dans le déni, ni dans l'euphorie, mais que j'ai à coeur de transmettre cette connaissance que j'ai acquise par l'expérience, afin d'éclairer ma vie et celle de ceux qui résonnent avec mon message. 
   Et avec une grande joie, je dis MERDE à ceux qui me critiquent sans me comprendre. Il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne prennent pas de risques.


                                                                                                                                         EM



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