vendredi 12 avril 2013

EPISODE 19 : COMMENT SORTIR DU GOUFFRE ?

    Ce vortex de vide et de peine immense qui m'a frappé de plein fouet dès la première seconde ici, dans la Baie des Casse-Noisette, je viens à peine d'en sortir. Comme lorsque l'on a un énorme mal de ventre, qui nous tord en deux et nous donne des sueurs froides, et bien, c'est seulement quand c'est terminé que l'on réalise à quel point c'est bon de se sentir bien. Là, j'apprécie la vie à nouveau. Bien sûr, beaucoup de paramètres rentrent en compte, qui sont indépendants du lieu. Mais ce passage éprouvant m'a laissé un cadeau sans prix : j'ai pu faire face à des choses qui m'entravaient, que j'avais mises de côté en partant à La Réunion, et que je suis assez forte aujourd'hui pour observer et accepter. En fait, j'ai ressenti ce que j'avais commencé à ressentir lors de ma session de Vipassana (méditation de 10 jours dans un temple boudhiste en Thailande, en silence total, sans livre et musique, un nettoyage au karcher pour les modernes que nous sommes, que j'avais trouvé bien rude). Et bien là, cela fut pour moi bien plus dur que Vipassana, mais le fait d'avoir tenu bon, m'a permis ENFIN de surmonter une peur IMMENSE que j'avais en moi ! Alléluia ! Je suis tellement contente, c'est comme quand j'ai eu mon bac ! Done ! C'est fait ! Je crois que c'est ainsi que l'on avance dans la vie (je veux dire, autrement qu'en gravissant les échelons de l'entreprise ou avoir une voiture de plus en plus grosse !). J'ai découvert un secret en moi (que je garderais bien secret !), qui est mon trésor, et me rend heureuse car je me sens complète avec cela. J'ai pris des décisions importantes et me suis engagée dans des choses qui me faisaient envie depuis toujours, mais que je n'osais pas réaliser. 

    Comment sort-on du gouffre ? C'est en m'observant avec soin et en notant les faits, que j'ai compris cela : la première chose à faire, lorsque l'on se sent mal, sans énergie, lymphatique, déprimé, fatigué, triste, désespéré, c'est de se poser la question suivante : " Qu'est-ce que j'ai toléré depuis sans doute trop longtemps pour me déséquilibrer ainsi ? ". Quelque chose qui ne me convenait pas, et cette contradiction à l'intérieur de moi entre ma raison (mais je DOIS le faire, je ne peux PAS faire autrement !) et mon désir vrai ( fais quelque chose qui te convient ) prend TANT d'énergie ! 
       Rappelez vous TOUJOURS ceci : 
même quand on se sent bien, que tout est parfaitement aligné dans notre vie, on doit CONTINUER à évoluer, bouger, et entendre ce qui nous attire. C'est ainsi que l'on KEEP IN TRACK. 
     Les rectifications de trajectoires, les mises au points avec notre entourage, avec nous-même, font parties de notre bien-être, et parfois, c'est juste une toute petite chose à dire à notre collègue, une chose à laquelle on pense presque tous les jours en arrivant au bureau ; on se dit que cela ne vaut pas la peine de risquer un conflit, alors qu'une fois cette chose dite, on se sent en meilleure forme, libéré, ressourcé, et les choses bougent. Pour le mieux.

                                                                                                                        EMILIE

Ps : Partager son désespoir avec des gens permet de le dépasser, quand ce sont les mots du coeur, alors cela guérit des deux côtés. Le désespoir permet l'humilité du message, et c'est ainsi que l'on peut vraiment partager, pas seulement pour déverser sa peine sans attendre que l'autre éponge tout. On partage car on se sent en lien avec l'autre, c'est cela qui nous reconnecte avec nous-même.


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