jeudi 31 janvier 2013

Tempête (ou cyclone plutôt) sous un crâne


Pourquoi nager comme un fou alors qu'il suffit de se laisser flotter ?
Je me sens terriblement stressée depuis quelques jours, car je voudrais contrôler la vie, afin qu'elle me donne exactement ce que je veux. Je voudrais l'appartement idéal à San Francisco, le loyer parfait, le climat qui me convient... En fait, savoir ce que j'aime est plutôt du temps de gagné. Par contre, saurais-je laisser la vie faire son œuvre ? Car si je me laisse flotter, j'obtiendrais tout ce qui me convient, et qui fait que je me sentirais heureuse. Et cela peut-être n'importe où... pas seulement à SF. Je me suis laissée piéger à parler de mon projet de nouvelle vie : lorsque l'on fait un régime, c'est bien connu, mieux vaut le garder pour soi, sinon chacun y va de son conseil, et tente même de nous faire fléchir. J'avais l'impression que je devais montrer ma force et ma détermination, mais ça me fatigue, parce que la vérité c'est que je doute, que j'oublie parfois complètement pourquoi j'ai pris cette décision, et que plus rien ne me fait envie. Si, la seule chose qui me fait envie, c'est d'être dans les bras de mes parents, et qu'ils s'occupent de moi.



Que puis je faire ? Qu'est ce que la vie m'enseigne avec cette crise ? « Toute véritable évolution intérieure est précédée d'une crise » dit Guy Finley dans The secret of letting go. C'est parce que cette crise révèle une contradiction en nous, quelque chose qui nous faisait souffrir depuis longtemps. La crise le met à jour avec encore plus d'acuité. Oui, ça fait mal. Et moi, oui, j'ai peur, je me sens perdue, à la croisée des chemins. Un choix à faire, une hésitation. Si c'est si douloureux, c'est probablement parce que quelque chose se fait jour en moi, une vieille douleur qui remonte. Oui, à 18 ans, je me suis retrouvée orpheline, et ce fut le calvaire, mais j'ai fait comme si ça ne l'était pas. Alors aujourd'hui, à 34 ans, je comprends pourquoi j'ai une si grande envie de douceur et de réconfort. Une vie de famille en somme, où je me sentirais en sécurité, libre d'être qui je suis, me sentant légitime et aimée inconditionnellement.
Puis-je m'octroyer tout cela ? Ma vie va-t-elle dans ce sens ? Que décider ? Elle ne me convenait plus telle qu'elle était. Alors je change. C'est sans doute ma perception aussi que je change graduellement. Je sens parfois avoir tant besoin d'un guide, quelqu'un qui m'aiderait à lire clair en moi quand je laisse le brouillard me gagner.


En même temps, nous avons un cyclone ici, il balaie tout de ses rafales violentes. La pluie torrentielle lave tout. On reste calfeutré. Protégé. Quand tout bouge autour. Envie de rien d'autre que lire une BD dans mon lit avec un bol de soupe, un chat sur mes pieds, mon amie, présence réconfortante dans la maison, je me sens bien ici, chez moi, en famille.
La vie est aussi simple que ça.
Après le cyclone le beau temps ?
EM


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