mercredi 13 mars 2013

Episode 4 : ARTIFICIAL VERSUS NATURAL

AVERTISSEMENT : Toute ressemblance avec des personnes ou des lieux existants est une pure coïncidence fortuite telle l'univers aime à nous en gratifier. Tout a germé dans mon esprit fertile, d'ailleurs, je suis en train de rêver... ou de cauchemarder, c'est selon...



      D'humeur volcanique today, suite à quelques envahissements de voisinage indésirables, j'ouvre les yeux sur l'évidence qui m'entoure dans cet appartement : tout crie un besoin de retour à la nature ! ( transfuge aussi de ma propre envie, sans aucun doute).


L'ordre extrême qui règne ici est plutôt agréable pour moi, je veux dire, je n'aimerais pas un appartement en bordel inoui, et dénote d'une volonté de contrôle forte. Pour parler sans ambages : ce n'est pas du tout mon style, ça manque cruellement de vie et d'originalité ! Si la nature n'a pas sa place ici - trop sauvage et incontrôlable -, elle est pourtant beaucoup représentée... Les tableaux parfaitement encadrés au mur représentent des animaux sauvages, des fleurs, des papillons, des arbres... La figure de l'envol, de la libération s'y lit : un elf qui déploie ses ailes, une grenouille qui saute d'un nénuphar... Mon regard se pose sur une plante proche de moi : un manguier, comme chez moi ! Sauf qu'il est en bois, celui-là, comme les fleurs du salon, tandis que le sapin sur la terrasse est en plastique.


Des centaines de livres occupent les murs : pour la plupart traitant de développement personnel. « Comment gagner de l'argent en faisant ce qu'on aime ?, Comment attirer ce qu'on veut ?, Comment se faire des amis influents ? Comment manipuler ses proches ? Comment écouter son intuition ?, Comment trouver un mari ?, Comment s'autoriser à vouloir ce qu'on veut ? Comment laisser son intuition nous guider vers ce que l'on mérite de vivre afin d'exploiter son potentiel au maximum ? (Je m'emballe un peu, excusez mon enthousiasme, mais tant de possibilités à portée de main, ou de livre, plutôt, ça laisse pantoise...).

La chat semble de plus en plus heureux, il se lèche même un peu de temps en temps, comme un chat normal (ou peut-être que c'est considéré comme dégoûtant aux Etats-Unis de se laver de cette manière pour un chat ?!)et vient se blottir sur mon ventre quand je lis. Je peux même dire qu'il prend soin de moi depuis hier, m'ayant vu si désespérée. Il me regarde amoureusement, et paraît de moins en moins désorienté quand je lui tends ses « gâteries » sans lui avoir demandé préalablement de faire un triple salto arrière. It's free, my friend ! Il semble avoir perdu contact avec ses instincts.
Beaucoup d'objets, de CD et de magazines sont en rapport avec la notion d'intuition. Amy, celle qui habite ici, est une thérapeuthe orientée sur la quête d'intuition. De quoi donner envie de crier : arrête d'engranger des lectures et ose ! Sens ! Vis ! Les conseils et méthodes pour se connecter à soi-même sont valables un temps, mais le plus important est l'instant présent, non ?!.

Je décide de sortir dans le centre commercial géant qu'est cette charmante ville (la politiquement correctes« Baie des Casse-Noisettes » )
Installée à la terrasse d'un café pour écrire, je ne peux m'empêcher d'être horrifiée par toutes ces connes choucroutées et surmaquillées qui passent dans la rue. L'artifice semble roi ici. Est-ce considéré comme une qualité ? La mienne étant d'être la plus naturelle possible, fidèle à moi-même, c'est un véritable CHOC DES TITANS. J'ai bien peur que l'énergie dégagée provoque un tsunami ! Si Andrea Boccelli pouvait arrêter de s'époumoner dans les rues, ça nous ferait des vacances ! (oui, à Bisounours city, les rues sont sonorisées ; le silence, c'est bien connu,ça angoisse !). Chaque individu a des sacs au bras, un gobelet à la main, un brushing impeccable, le cheveu brillant, la bouche lipstickée, des lunettes de soleil de marque, et arbore une petite touche printanière dans sa tenue du jour : l'orange et le vert semblent à l'honneur ! Ils sont seuls ou par deux, ne discutent pas, et malgré mes vaines tentatives pour engager la conversation, ils se limitent à une réponse polie, sans aucune envie apparente de partage. 

Je tente de repérer quelques tenues originales, quelques piercings ou tatous, qui dénoteraient une volonté d'individuation salutaire pour moi en ces temps de solitude intellectuelle ... peine perdue ! Depuis six jours : aucun ! Si ce n'est hier, une serveuse dans une pizzeria, avec qui j'ai bavardé un bon moment, native de San Francisco et habitant là depuis trois ans, qui m'a confié comme un secret honteux, qu'elle trouvait les gens bien peu sympathiques ici, et qu'elle ne s'était quasi fait aucun ami.


But the little frenchy n'a pas dit son dernier mot... Qui vivra verra !

                                                                                                                                                             EM
Ps : Et attention au Tsunami !
Ps 2 : Une jeune fille est en train d'écrire à côté de moi depuis deux heures, elle me regarde souvent. Alors j'essaie d'engager gentiment la conversation, elle me répond à peine, très polie et souriante. Je ne le prend pas personnellement du tout, je vois bien que c'est la façon d'être ici. Rien. Elle est toujours là, seule. Elle me regarde encore. On ne discute pas. Elle est la 5ème personne depuis ce matin avec qui j'essaie de discuter un peu... Serais-je une lionne au milieu d'un troupeau d'éléphants, désespérée de ne pas parler le même langage ? Où est ma tribu ? Ou mon lion ? Ou mes lionceaux ? Grrrrrrrrrrrrrrrrraooooooooowwwwwwwwwwwwwwwwww............

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