lundi 18 mars 2013

EPISODE 6 : LE PLASTIQUE C EST FANTASTIQUE


      Je teste le cheese cake au chocolat de chez Whole Food (chaîne Bio) ... à tomber ! Il faut être avoir une sacrée résistance pour ne pas succomber à toutes ces odeurs, à toute heure de la journée... Les pizza notamment font très envie ici, surtout dans ce type d environnement ou vivre est réduit a l acte de consommation. Autour de moi, les gens dévorent : des tacos, des burritos, des fajitas, des hamburgers, des frites, des chips, des pan cakes... Un américain moyen cuisine chez lui moins de 2 a 3 fois par mois, il prend donc des « take out » ou dîne dehors. La chose positive est que l'on dîne ventre 17h et 18h, une heure idéale en matière de métabolisation.



Mais une chose me coupe décidément l'appétit, c'est la tonne d'emballage servie avec le produit : des gobelets bien épais, doublés de carton pour ne pas se brûler les doigts, fermés par des capsules plastiques, sans compter une paille et une touillette en simili bois, plus des sachets de sucre sans sucre et de lait sans lait (et sans soja et noix, on ne sait jamais, les vaches sont bizarres ici ! )
A côté de moi, une femme mange seule (beaucoup mangent seuls, ou à deux, assez silencieusement) : elle a quatre paquets en carton, contenant des wraps (galettes mexicaines), elles-mêmes entourées de papier d'alu pour que ça reste chaud (bien micro-ondé avant, au cas où il resterait quelques malheureuses vitamines qui auraient échappé au massacre), des boulettes blanchâtres dans le 2ème, des haricots dans le 3ème, puis des petits pains fourrés dans le dernier. Elle a aussi trois pots en plastique remplis de sauce verte, rouge et blanche, sans doute guacamole, sauce tomate et humus ou mayonnaise. Les couverts en plastique sont incroyablement épais et lourds. Cette femme seule, pour un dîner comme tous les autres soirs sans doute, va jeter pas moins de 8 récipients en carton et plastique, sans compter les couverts, les serviettes, ainsi que les sachets de condiments, et le sac en papier pour transporter tout ce bazar du comptoir jusqu'a sa table, 2 m plus loin.
La plupart des endroits pour manger sont comme celui ci, on ne sert pas dans des assiettes, mais dans des boites, de l'alu, du plastique, bien emballé alors qu'on mange à quelques mètres. Et je tiens a préciser que cet endroit est estampille bio (organic), et qu'il sert une nourriture assez bonne et saine, et vends des très bons produits a des prix raisonnables.

       Chacun dans rue a un gobelet à la main, et consomme au moins 2 boissons par jour (café, cappuccino, chocolat, soda, thé glacé...), minimum. Un café ultra basique chez Starbuck coûte 2 dollars, mais personne ne prend un café simple, il y a tellement plus excitant : le double pumpkin moccacino par exemple !
Tant de déchets fait frémir... Mais suis-je seule à en avoir conscience ?
Si chacun avait son gobelet dans son sac, cela ne serait-il pas un gain énorme de plastique ? Pourquoi ne pas faire une loi, comme en Europe pour interdire les sacs plastique ? Ici, ils sont loin d'être interdits...




    Les emballages font légion aussi dans les magasins. Ainsi, au rayon vrac des deux supermarchés bio, ou l'on trouve TOUTES les graines imaginables, tous les céréales, les fruits secs, etc... on se sert dans des sacs plastiques épais et immenses (genre, je viens d'acheter 100g de myrtilles séchées perdues dans un immense sac, fermé par un lien épais en alu, sur lequel on doit noter le code du produit). Au rayon frais : le fromage est râpé ou en chunks (morceaux) prédécoupés, dans des boites type Tupperware transparentes. Les fruits se vendent beaucoup predécoupés et en boites. On les trouve entiers aussi, souvent dans des barquettes. Difficile de trouver quelque chose dans un bocal de verre. Tout est sous plastique. Cela me saute aux yeux, maintenant. Le rayon qui dépasse l'entendement, c'est celui des compléments alimentaires : deux rayons entiers. Il y a TOUT ce qui est trouvable sur la planète. Et si l'appartement où j habite est représentatif de l'américaine moyenne, un placard entier est consacré à ces pilules magiques, vendues dans des boîtes en plastique, of course. Je précise que le chat prend de la Lysine soir et matin, ainsi que des gouttes type fleur de Bach pour animaux domestiques.

   Je note que la salade achetée il y a 10 jours, est toujours intacte dans le frigo, alors qu'elle est sensée être bio. Idem pour les carottes qui étaient déjà dans le frigo quand je suis arrivée. Les feuilles de salade aux EU peuvent surprendre le français moyen, tant elles sont épaisses et fermes. Croquantes comme des feuilles d'endives. Je n'ose pas imaginer à quoi ces légumes sont traités.

Le marché de producteurs est quelque chose de typique dans chaque quartier et ville des États Unis.  Celui de dimanche était magnifique. Brocoli, choux, poireaux, choux de Bruxelle, betteraves oranges, carottes violettes, chou fleur violet... de beaux légumes aux variétés anciennes, toutefois assez gros et parfaits. Beaucoup d'amandes locales, oranges et pamplemousses délicieux, nous sommes en Californie ! J'ai fait deux pots de confitures d'oranges californinienne à la cardamone...
Le paradoxe réside dans un appel de la nature que le californien cherche à combler, et le vecteur choisi, l'industrialisation. Pourquoi manger des vitamines quand on peut manger de bons fruits ? Pourquoi acheter bio si c'est emballé dans du plastique libérant du Bisphénol A ?
Ils nous montrent l'exemple... Combien de Starbuck ont vu le jour en France dernièrement ? En avait-on besoin ?
                                                                                                                                         
                                                                                                                                                                                   EM

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