dimanche 3 mars 2013

SE RETROUVER : LA METHODE (1ère PARTIE)



Au secours, je suis devenue space cake-résistante ! Pensez-vous que c’est comme les antibiotiques ? On s’habitue à des doses de plus en plus fortes ?
Quoi qu’il en soit, après une séance aux impôts des plus éteignantes (je parle bien de lumière, celle de l’énergie vitale), je suis allée nager et j’en ai grignoté un, qui traînait dans le congélo d’un ami. Et quelques heures après, j’ai dîné avec cet ami, et j’étais juste parfaitement détendue, heureuse, sans peur, mais pas défoncée. Du tout. Même tout à fait normale. Pour ne pas être à jeun, je l’ai pris avec le goûter (et c’est la bonne heure), donc une sorte de Forêt Noire évoluée, un truc très chic, en terrasse, la belle vie, de quoi me remettre de cet univers étriqué par les peurs de manquer de tout, à laquelle je me suis confrontée cette après-midi. Bref, au moins, ces deux gâteau m’auront donné l’occasion de lâcher-prise, le magique, et le chocolaté. Un gars s’est arrêté à ma table, pendant que j’écrivais (l’inspiration est venue d’un coup !), me demandant : « Savez-vous que Jésus est avec vous, que vous pouvez le prier ? ». Avec un immense sourire, je lui ai dit : « Oui, je l’aime beaucoup. Témoin de Jéovah ? » « Non, me répondit-il, je suis un indépendant. Moi j’apprends aux gens à prier correctement pour avoir des résultats. » « Merveilleux, ai-je poursuivi. Cela vous rend-il heureux au quotidien, de parler avec Jésus ? » « J’ai des merdes, comme tout le monde, mais oui », m’avoua-t-il, désarçonné par ma question, lui qui était parti comme une mitrailleuse avec son prosélytisme maladroit. J’étais si détendue, que j’ai bien vu que ne pas l’envoyer chier, comme cela doit lui arriver dans 90% des cas, l’a réjoui, je l’ai vu dans son sourire. Que je discute normalement avec lui, sans me laisser entraîner dans son interrogatoire et réquisitoire. Il s’y prenait bien mal, le pauvre. Comme quoi, quand l’on veut absolument quelque chose, l’obsession nous détourne de ce que l’on pourrait avoir plus naturellement, sans forcer. Cet homme-là convaincrait bien plus sûrement en souriant aux gens, en leur montrant sa sérénité, en les laissant venir à lui. Là, il les fait fuir.
M’être assise à cette terrasse a été une excellent idée de ma part, car cela m’a permis de décompresser, de laisser venir l’inspiration, et d’écrire. Cela m’a permis de me retrouver. Oui, je m’étais perdue depuis la veille, dans trop d’organisation logistique, qui s’accroissait de manière exponentielle, à mesure que j’essayais de tout contrôler.
Se sentir bien, c’est tout d’abord faire ce que l’on sent. Cela rétablit l’équilibre immédiatement. Comme une chape de plomb qui se lève peu à peu. Quand elle est si lourde que tout est obscurci, on ne sait plus de quoi on a envie.
J’ai une petite méthode (mise au pont après tant de moments d’intense misère humaine, qui me foudroient ma joie de vivre en moins de 2 heures) pour revenir au monde, en cas de crise.
  1. Je m’isole un peu, jusqu’à ce que je sois en contact avec mon mal-être. Je ne l’ignore pas, ce mal-être, j’essaie de savoir ce qui l’a déclenché. Je ne prends surtout pas sur moi pour sourire à tous ceux que je croise. Le seul effort que je me permets, et en fait ça n’en est pas un, c’est de me soustraire au monde pour retrouver le mien. Je vais par exemple dans la nature (en ce moment, à l’Entre Deux, je vais souvent en haut d’un énorme manguier), ou marcher en ville, aller prendre un verre, mais seule. Lire une BD dans mon lit marche aussi parfois. N’importe quoi dont j’ai envie (même si je n’ai envie de rien, je procède par élimination, et fais ce qui me procure le moins d’irritation). Et là, miracle, à la terrasse de cette pâtisserie, je sens enfin ce que je dois faire de mes 2 prochaines heures et de mes 2 prochains jours pour retrouver ma joie de vivre et mon énergie vitale.
J’ai mis longtemps à comprendre combien il était important de me protéger, quand je suis dans cet état de tristesse, d’irritabilité, d’oppression vague…et que la porte est grande ouverte, que tout peu rentrer, et pas que le bon ! Comme une plaie à vif, le pansement protège des poussières et bactéries. D’ailleurs, avez-vous remarqué que c’est toujours dans ces états incertains que l’on croise son ex avec sa nouvelle copine ? Ou sa collègue de travail anxiogène, ou le voisin qui nous déverse ses peurs au moment précis où nous aimerions être rassurés ? Alors non merci.
J’émerge naturellement de mon isolement quand un état d’équité s’est fait en moi. Le conflit intérieur semble disparaître, résolu de lui-même par le simple fait de faire ce que j’ai envie de faire. Une impression de détente, de grand calme me submerge, et souvent, des gens imprévus débarquent. Alors que la nuit tombait, j’ai décidé de me baigner au clair de lune, et un jeune homme m’a accosté. Je parlais peu et ne souriais pas spécialement, mais ai eu une passionnante conversation avec lui, qui s’est poursuivi par de la séduction, sans ambiguïté. Il m’a confié être déçu d’être en couple pour ne pas pouvoir profiter de notre rencontre, comme s’il avait un coup de foudre, et qu’il était prêt à tout lâcher. Il était auteur, lui aussi. Amusant !
Après cette merveilleuse soirée, je me suis retrouvée : je vois l’avenir plus positivement !


                                                                                                                                           EM

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