lundi 22 avril 2013

EPISODE 23 : RAVEN HAUS

     Hier, j'ai eu la joie de déménager de Bisounours City à Berkeley, dans une fameuse Coop (Cooperative shared house, une colocation ). I live in the cupboard now ! Waow ! Et les vélos ont des licornes sur le guidon (ou recouverts de moumoute rose, au choix)

Les vélos sont décorés

     On ne pouvait pas faire plus contrasté, et révèlent une certaine schizophrénie des Etats-Unis, pour moi. Tant de différences d'un état à l'autre, et même au sein d'un seul état, je n'avais jamais vu ça. Il semblerait bien, que plus il y a de lois et de contrôles, plus la dissidence est forte. Voilà pourquoi la contre culture ici, est plus forte qu'en Europe, comme si les règles à transgresser étaient plus nombreuses... Je suis dans le berceau de la Beat Generation, et je peux vous assurer que c'est palpable. 
A Bisounours city, le ton est policé, très conventionnel, chacun a un jardin impeccable devant sa maison, chacun surveillant son voisin pour vérifier que son jardin a bien été tondu.

Big Brother is watching you

A Berkeley ? ça serait plutôt : FREEDOM et libre expression :


Oeuvre d'un des résidents
                                                   
     A Raven Haus : naturisme libre dans la maison et le jardin, non épilée (TRES impressionnant, moi qui ne suis pas une férue du rasoir, là j'ai trouvé mes maîtres ! ). Il y règne une liberté douce, faite d'acceptation de ce qui est, du corps dans son état naturel, et du respect de l'autre pour ce qu'il est. 

Projet de déplacement des toilettes des chats en  cours  dans une des salles de bain !
Ils ne manquent pas d'humour, dans cette maison.
                                                     
          Le repas hier soir m'a encore ébloui : au milieu des locataires se déguisant pour une soirée d'anniversaire, certains épluchent des légumes, tandis que d'autres sont nus dans le salon et s'entraident pour enfiler des robes à corsets des années 20. Un repas divin a miraculeusement apparu sur la table, autour de laquelle nous étions bien 12 au moins, paella végétarienne, potirons et noix rôties au four, chou fleur et carottes en salade, champignons frais dans une crème de soja au poivre vert... Tout est bio, vegan, et très sain, ce qui est très agréable, et évite les tentations habituelles de junk food.
     L'un a lancé la joke de réciter un bénédicité, et à simplement dit la belle chose qui lui était arrivée pendant la semaine. A suivi un tour de table, où chacun s'est exprimé. Tout est fait sur le ton du jeu, dans cette coloc. Ils ne se prennent pas au sérieux, et j'aime ça.  J'ai lancé un french toast (on a trinqué, quoi) : to the beautiful day who will never happen again ! Ils ont adoré (à moins que ce ne soit l'effet de cette incroyable machine : The Vaporizor ).
Cette machine permet de fumer un joint sans fumée toxique, en remplissant une poche plastique de la substance de THC pure, sans les goudrons. Oakland est réputé pour sa libéralisation du cannabis, chacun peut se faire prescrire de la marijuana par son médecin, pour les insomnies, le stress, les manques d'appétit dûs aux chimiothérapies, etc... que l'on va acheter dans une pharmacie, en choisissant quel type d'herbe on désire... Comme à Amsterdam.

Tant de contrastes ont de quoi bouleverser un peu la Miss Butterfly que je suis, mais j'ai décidé de suivre ce que les papillons me montrent... Au moment où j'écris cela, je vois un papillon blanc derrière le grillage de la cage à poule... je pense "zut, il est prisonnier", mais en fait, il passe à travers le grillage, et continue sa route... Bon présage ? Ils guident mon chemin quand je suis sur la bonne voie. A Bisounours City, je n'en ai jamais vu un, sauf dans la montagne.

                               

       Dans ma "chambre" à Raven Haus, la première chose que je vois, et cela a de quoi me frapper, c'est une carte du métro New Yorkais. J'ai l'impression depuis le début de ce voyage en Californie, que TOUT m'appelle ailleurs. New York est pour moi un des meilleurs souvenirs que j'ai, comme une impression d'être chez moi, dans une atmosphère vibrante de créativité, où tout me semble simple et familier. Ici, je suis sans cesse surprise, comme étonnée par ce que je vois, et que je ne saisis pas vraiment... Ce n'est pas chez moi, ici. 

Le chat de la maison se sent absolument chez lui, je présume
                                         
           Ce fut d'ailleurs la question du tour de table hier soir, j'ai demandé : what is home ?
To feel at home, c'est plus qu'un lieu, c'est une sensation difficilement définissable par les mots, c'est se sentir libre d'être soi même, c'est vivre avec une communauté dont on partage la vision de la vie, c'est une sensation située dans le coeur, plus que tout. That's the core of my trip... (j'ai écrit tripe !). C'est la motivation principale de mon voyage, et ce depuis quelques mois... Je suis sur la voie de mon chez moi, je suis le flot, sans faire intervenir mon raisonnement, c'est une sorte de voyage initiatique dans lequel je découvre les "homes" de différentes personnes. Je me sens parfois accueillie chaleureusement, comme ici, à Raven Haus, où les 11 habitants ont tous voté favorablement pour ma venue chez eux (à condition que je leur cuisine repas français !) et m'entourent de leurs bonnes ondes... je me sens vraiment bien avec eux, et deviens amie avec la plupart, qui veulent tous venir me voir en France.

Mon spot dans le jardin


         On passe sa vie à rentrer chez soi, n'est-ce pas ?
Le propriétaire du café Jumpin' Java, où je suis en train d'écrire, vient de me raconter cette annecdote : aux USA, les frites s'appellent des French fries. En 2003, elles ont été renommées Freedom fries dans plusieurs bars et restaurants, depuis que la France a refusé de voter pour l'invasion de l'Iraq par les forces armées américaines. Evidemment, les restaurants de Berkeley ont tous adopté le code, sans doute peu suivi dans des états plus conservateurs. La France garde son image de révolutionnaires prêts à s'insurger si la liberté est bafouée. Liberté Egalité Fraternité. It sounds GOOD, actually ! je remplacerais fraternité par LOVE, mais l'idée est la même.

                                                                                                                                EM


1 commentaire:

  1. j'aime la photo des z'yeux - à qui sont-ils ? aux co-loc ? si oui il n'y a que des jeunes.... aucune paupière supérieure "chiffonnée"

    bizarre j'suis sensible à ça......

    BIZZZZZZZ li²

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