lundi 11 mars 2013

EPISODE 3 : COMME UN LION EN CAGE


        Au moment où je veux poster ça, j'apprends une triste nouvelle... Coincidence ? J'ai écrit ce texte hier, et aujourd'hui, j'apprends que Fretti est morte.




Ça me révolte, en fait, ce chat enfermé dans un appartement, qui n'en sort jamais, et qui pour semblant de nature, grimpe dans une cabane en moquette (en plus d'être une atteinte au bon goût!).
J'ai envie de l'emmener dehors, pour sniffer un brin d'herbe (qu'il connaisse ça au moins une fois avant de mourir, à défaut d'avoir copule avec quelques femelles...), plutôt que lui donner ses vitamines et moucher son nez. Il ne se lèche jamais, comme s'il ne savait pas faire... Sa fourrure est bizarre, de ce fait. Il prend des bains, alors il n'est pas vraiment sale... Mais il ne sent pas bon la mousse et les bois, comme un chat normal qui traîne dehors.


Miou-Miou, la chatte que j'avais enfant, sentait la vache le matin, car elle passait sûrement ses nuits dans une étable. C'était une bonne odeur, dans son poil brillant, une légère effluve, qui nous amusait beaucoup. On se moquait gentiment d'elle : « Tu pues la vache, Miou-Miou ! »

Fideua, ma chatte Réunionaise, elle, passe son temps à se lécher, tranquillement installée sur mon lit ou sur le canapé. C'est une chatte d'intérieur, sans doute a-t-elle trop courru dans une autre vie. Ou a-t-elle trop été sans foyer fixe ? Quand je l'ai recueillie, un jour de Noël, à La Réunion, elle était maigre, malade (une sorte de pelade), et semblait désespérement vouloir s'installer dans ma maison. Elle en a fait son foyer ! Comme quoi, la persévérance paie... Son poil soyeux noir et blanc sent toujours bon, et j'apprécie la petite toilette qu'elle s'octroie systématiquement avant de monter sur mon lit, quand elle revient du dehors. Elle vit maintenant en Bourgogne. Elle a du avoir bien froid la pauvre,pour sa première saison en métropole, cette petite chatte tropicale, elle qui a l'habitude de la chaleur, et de grimper aux papayers. Elle aime les gens, elle est sociable sans jamais se compromettre. Elle se sent chez elle facilement, elle investit les lieux et gagne le cœur de tous ceux qui l'approchent. C'est magique. Je la revendique plus que toute autre, celle-là. Elle est mon double animal, un reflet de mon âme incarnée en chatte.


Fretti, elle, avec son fin museau toujours chaud et sec, et son regard qui louche tant qu'on a envie de fredonner du Dalida dès qu'on la voit, sent bon la terre et l'écorce. Elle aime crapahuter la nuit, et entrer dans ma chambre vers quatre heures du matin. Elle est toute légère, vive et si câline en même temps. Elle sait vivre ! Elle est une image du bonheur, de la légèreté et de la bonne santé, concentrée en un tout petit corps nerveux. On l'appelle la ratounette. Elle sait ce qu'elle veut, mais ne s'impose jamais aux autres. Elle fait son chemin avec discrétion, et est appréciée des autres chats, avec qui elle joue. Cette chatte passe des heures à jouer et faire des farces à ses copains.

                                     


Tandis que Bob, lui, n'a aucun copain dans l'appartement. Il va l'après-midi chez la vieille voisine d'à côté, mais dans un univers tellement convenu que ça en fait peine. Il a du se conformer aux rites humains pour vivre, ce chat. Jusqu'à oublier qui il est. Il possède des paniers entiers de souris en plastique, de balles, d'objets sensés l'amuser. « L'entertainment » américain s'étend aux animaux de compagnie. Bientôt, ils vont vendre aussi de la musique pour plante d'appartement, et des vitamines pour bien faire sa photosynthèse la nuit !
Il m'a reniflé avec curiosité ce soir, comme je rentrais de ma promenade dans la nature. Il semblait excité par les brins d'herbes sur mon pull...
J'avais perdu l'habitude de la litière, quelle puanteur ! Et quelle contrainte ! Cela me semble anti-naturel. Fideua, bien que chatte de ville habitant en maison, m'a toujours épargné de m'occuper de ses besoins. Elle s'en occupait elle-même, descendant dans la rue ou par le jardin derrière, très proprement et discrètement. J'avoue que j'appréciais énormément cela, et que cela a comme renforcé notre amour. Elle ne se rendait pas dépendante de moi pour ses besoins naturels, et gardait ainsi une certaine classe à mes yeux. Et la classe est quelque chose de très important chez un chat. La distinction et l'élégance, dans un gant de velours. Alors arrêtons les cabanes-grattoirs géantes en moquette triple épaisseur et les lingettes pour désinfecter les pelles à merde, et laissons simplement la porte ouverte sur le jardin ou l'arbre au coin de la rue, et les chats s'en trouveront bien mieux !

EM


PS : synchronicité INCROYABLE(ment triste), je viens d'apprendre la mort de Fretti, la petite chatte merveilleuse qui louche. Ma peine est beyond words...
Spéciale dédicace pour la ratounette magique, I ll never forget U
http://www.musictory.fr/musique/Dalida/Laissez-moi+Danser

2 commentaires:

  1. Un chat qui ne se lèche pas, qui ne s'octroie même pas cette attention, ce plaisir là , c un chat en profonde dépression; pas étonnant ... Moi aussi , je trouve ça révoltant !
    Et ça me fait penser à un autre grand classique : " Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux...les enfants si vous trouvez , des p'tits oiseaux prisonniers, ouvrez leur la porte de la libertéééé !" ("Et puis la liberté des oiseaux, c "bon" aussi pour les chats ! Gniark ! " - remarque accompagnée d'un sourire carnassier de "Poupée").

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  2. Comme j aime bien tes description d'odeurs...le chat à l'écorce, l'étable, le chat qui sent la lingette!!
    Vraiment triste, mais je t'ai déjà dit que tu n'y est pas pour rien à ce WC(fou rire). Tu vas montrer quelques chose à quelqu'un, et ça sera super pour vous tous.
    Besitos

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